Sur les Rives de Saône

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 26 août 2015 - 462 mots

Après les «Â Berges du Rhône »,
c’est au tour des «Â Rives de Saône » d’être rendues aux promeneurs.
Le projet se présente comme un vaste programme d’aménagement urbain, environnemental mais aussi artistique sur les rives nord et sud du fleuve.

C'est l’histoire d’une reconquête, celle des fleuves qui traversent Lyon et sa région. C’est l’histoire, aussi, d’une nouvelle connexion entre les hommes, les rives et la ville. Ce projet baptisé « Rives de Saône » est plus ambitieux que celui du Rhône puisqu’il s’étale sur 50 km aller-retour, de la pointe de La Confluence à Lyon jusqu’au val de Saône, traversant quatorze communes et cinq arrondissements de Lyon. Une attention particulière a été portée à la faune et à la flore. Une végétalisation des quartiers les plus urbains et un renforcement des rives ainsi que la réintroduction d’espèces propres à la région ont été réalisés pour ce nouveau « corridor vert ». Priorité est donnée aux piétons et aux cyclistes, qui, en quai haut, pourront bientôt relier en un coup de pédale, le centre de Lyon à la commune de Neuville-sur-Saône, située à 20 km au nord.

12 artistes, 23 œuvres d’art
Ce projet est loin d’être linéaire eu égard aux différentes zones qu’offre le fleuve plus ou moins calme par endroits. Elles ont été découpées en huit séquences élaborées comme autant d’épisodes d’un seul film. Chacune a été conçue par des équipes réunissant un ou plusieurs artistes qui ont produit des œuvres en lien avec ce nouvel environnement tout au long du parcours, poursuivant l’histoire de Lyon avec la commande publique et l’art contemporain. En tout, le projet réunit 23 œuvres d’art et 12 artistes. La direction artistique a été confiée à Jérôme Sans et le fil rouge à l’artiste japonais Tadashi Kawamata. Quinze kilomètres sont d’ores et déjà à redécouvrir, entre la Confluence et l’île Barbe, et entre Fontaines-sur-Saône et Rochetaillée, dont le bas-port Gillet constitue une séquence capitale, douce transition entre la fin de la ville et le début d’un paysage plus rural. L’aménagement a consisté en une végétalisation de ces 1 700 m par des « salons verts » et des jardins aquatiques, la réhabilitation des quais et la construction du pont Schuman. L’artiste Pablo Reinoso y a imaginé l’œuvre Nouages, ensemble de tiges métalliques se déployant sur la rive et les murs, invitant à s’asseoir et évoquant la croissance des végétaux et les cordages de bateaux. Non loin, Le Jeu de la vie de Meschac Gaba rappelle les marelles des cours de récréation, c’est la dernière œuvre installée, concluant ainsi l’acte 1 du projet. L’acte 2 est en cours et comprend entre autres les Terrasses de la Presqu’île sur la rive gauche des 1er et 2e arrondissements de Lyon, prévu pour fin 2019, et, tout au nord, les Marches de Neuville-sur-Saône qui rendront le fleuve aux activités nautiques et à la promenade.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : Sur les Rives de Saône

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque