La petite ville du Tarn a ouvert une salle exposant quelques objets parmi les 400 que compte sa collection.
La figure de Marianne, indissociable de la France, n’avait jusqu’alors pas de lieu qui raconte son histoire. La ville de Puylaurens a remédié à cela en inaugurant, le 18 octobre, le Musée Marianne dans le Tarn. Il prend place à côté de l’office de tourisme. En préparation depuis le bicentenaire de la Révolution française, le projet avait redémarré en 2023.
Le bâtiment, dont l’entrée et la sortie se font par l’office du tourisme, occupe un seul niveau de 35 mètres carrés, à la mesure de cette commune de 3 000 habitants. Conseillée par la directrice des musées du Tarn, l’association La Marianne de Puylaurens, qui s’occupe du projet, a fait appel au cabinet Christelle Marty spécialisé dans la scénographie et la muséographie afin de mettre en valeur le peu d’espace disponible, d’après Cathy Camou, présidente de l’association.
Le long de la salle, il est possible de voir « l’exposition permanente » portant sur la Marianne de Puylaurens ainsi que sur la République, la laïcité, mises en avant par des dispositifs interactifs, comme un espace où l’on peut donner sa définition de « liberté, égalité, fraternité », et une Marianne que l’on peut habiller, décorer et dont on peut changer la silhouette. Une exposition temporaire se tient au centre de la pièce ; portant sur l’image de Marianne à travers les époques, notamment dans la culture populaire ou la publicité. Les œuvres sont présentées pour deux ans avant de devenir itinérantes dans les écoles.
Le musée a constitué une collection à partir de celle du collectionneur d’objets de Marianne Jean-Claude Higel, qui a vendu une partie de sa collection à la mairie. Il dispose d’environ 400 objets et d’un peu plus d’une centaine de bustes. Il possède aussi une vaste documentation, qui n’est pas encore complètement inventoriée. Le tout témoigne d’une grande variété : tableaux, timbres, dessins, médailles.
L’association est active dans la promotion de la Marianne de Puylaurens depuis de nombreuses années, et ses évènements ont permis d’acquérir plusieurs œuvres, comme des dessins de caricaturistes renommés. Il y a ainsi des images de l’attentat de Charlie Hebdo, de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris ainsi que de mairies. Cathy Camou explique : « On voulait la montrer comme un symbole qui n’appartient à aucun parti et qui montre nos valeurs. » L’ensemble du projet a coûté environ 50 000 € à la mairie.
Le choix de la municipalité pour un musée portant sur Marianne vient de travaux historiques qui portent à croire que la figure de Marianne viendrait de Puylaurens, à la suite d’une chanson écrite par le cordonnier et chansonnier occitan Guillaume Lavabre, appelée La Garisou de Marianno, qui « parle du fait que les maladies de la monarchie sont guéries par la République », raconte Cathy Camou. Si la chanson date de 1792, il faudra attendre les années 1970 pour que le directeur de l’Institut des études occitanes découvre qu’il s’agit de la première évocation de Marianne en tant que nation française, ce qui sera confirmé par l’historien Maurice Agulhon, qui explique que c’était un prénom très répandu à ce moment-là. « Quand on connaît la chanson, on en est sûr », assure la présidente.
Plusieurs expositions portent sur ce symbole, comme à Millau actuellement, pour les 120 ans de la loi de 1905 sur la laïcité, où une exposition se tient jusqu’au 31 octobre. Ce n’est pas le seul musée consacré à la Révolution française et à la République. À Vizille, en Isère, se trouve le Musée de la Révolution française, ouvert en 1984 à l’aube du bicentenaire. Il est installé dans le château de l’Assemblée des trois ordres du Dauphiné, qui s’est réunie le 21 juillet 1788, événement considéré comme l’un de ceux qui ont abouti à la Révolution.
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Puylaurens inaugure le premier musée dédié à Marianne
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