Musée

Napoléon donne un éclat impérial à Fontainebleau

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 7 juin 2018 - 407 mots

Le Musée Napoléon au château de Fontainebleau a rouvert ses portes en février, témoignant d’un rare dynamisme en matière d’acquisitions.

Le grand salon du Musée Napoléon, à Fontainebleau.
Le grand salon du Musée Napoléon, à Fontainebleau.

Fontainebleau. Il a « la forme et la couleur du temps », disait de lui l’empereur : le château de Fontainebleau, en plein dans son schéma directeur censé s’achever en 2026, vient de rouvrir son Musée Napoléon, fermé durant dix mois pour rénovation. C’est en fait une étape intermédiaire : d’ici huit ans, le musée, qui s’étend actuellement sur neuf salles du premier étage de l’aile Louis XV du château, prendra place sur deux niveaux de cette partie du bâtiment.

Au sein du schéma directeur, le Musée Napoléon tient une place de choix : « Napoléon est le Français le plus connu à l’étranger », explique Jean-François Hébert, président de l’établissement public du château de Fontainebleau, avec en ligne de mire les publics asiatiques et l’Amérique latine

De nouvelles acquisitions

Ouvert en 1986, le musée avait bien besoin de travaux de remise aux normes. Le conservateur Christophe Beyeler, à la tête du musée, en a profité pour revoir la scénographie de quatre salles, afin d’enrichir les vitrines de 88 acquisitions faites ces dernières années. Le conservateur a fait feu de tout bois, entre incitation aux dons de collectionneurs privés, souscriptions publiques et mécénat d’entreprises. « Le mécénat, c’est de la mendicité active ! », s’exclame avec humour le conservateur. Du joaillier Chaumet, il a obtenu des fonds pour les vitrines sécurisées, très élégantes. La Banque de France a accepté de déposer des pièces de monnaie et des médailles. Surtout, le musée a lancé en 2016 l’opération « Des Sèvres pour Fontainebleau », une souscription publique portant sur une cinquantaine de pièces insignes de la manufacture, réparties en huit lots pour un montant total de 2, 9 millions d’euros. La nouvelle muséographie fait la part belle à ces œuvres, acquises ou en cours d’acquisition. Ainsi le service à thé dit « cabaret des princesses de la Famille impériale », a été acquis pour 500 000 euros. Le cabaret égyptien, estimé à 900 000 euros, est encore en cours d’acquisition : son exposition dans une nouvelle vitrine devrait alimenter la générosité des visiteurs, espère le conservateur.

Il faut des objets de cette qualité pour rivaliser avec les collections de Fontainebleau, largement issues de la dation fondatrice de la famille impériale en 1979, de dons et legs de la famille Napoléon et de dépôts de la Malmaison. Cette collection supportera sans effort de doubler sa surface d’exposition à l’horizon 2026.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°502 du 25 mai 2018, avec le titre suivant : Napoléon donne un éclat impérial à Fontainebleau

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