Mostar, le prix de la paix

Un plan général pour reconstruire le centre historique

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 518 mots

Reconstruire cette ville symbolique, telle est l’ambition de l’administrateur mandaté par l’Union de l’Europe occidentale (UEO), de l’Unesco et des autorités civiles de Mostar(Bosnie-Herzégovine). En 1994, à la demande de l’administration européenne, l’architecte Carlo Blasi, professeur à l’université de Florence, a pu étayer les édifices endommagés. Un plan général et des priorités ont été établis pour la réhabilitation des bâtiments historiques.

Le 31 mars 1996, Federico Mayor, directeur général de l’Unesco, et Fahrudin Rizvanbegovic, ministre de l’Éducation et de la Culture de la République de Bosnie-Herzé­govine, ont signé un accord de coopération qui porte sur trois projets de restauration, dont la réhabilitation du centre historique de Mostar. Depuis 1992, la ville est coupée en deux, partagée entre Croates et Bosniaques musulmans. La politique de l’administrateur européen de Mostar, mandaté par l’Union de l’Europe occidentale pour tenter de réunifier la ville, a permis d’entreprendre, dès 1994, les premiers travaux de consolidation des bâtiments endommagés, réalisés par l’équipe du professeur  Blasi. "Consolider les dômes des mosquées en pleine guerre a été une action très importante. Ces mosquées ont été les premiers bâtiments historiques sauvés, avec le toit du couvent des franciscains et le bâtiments des archives qui se trouvent à Mostar-Est", observe l’architecte Carlo Blasi.

Coût de la mise en œuvre des travaux
Colin Kaiser, le délégué de l’Unesco, et le professeur Blasi ont préparé ensemble un plan général de réhabilitation afin que les travaux de reconstruction et d’urbanisme puissent être entrepris. "Nous avons choisi certains bâtiments historiques qui pourraient être restaurés et fourni des évaluations." Parmi ceux-ci, le Musée de l’Herzégovine, fondé en 1899, qui abrite une collection unique de monuments bogomiles, a été gravement endommagé. La reconstruction du musée et celle de la mosquée voisine de Cejvan sont évaluées à 1 320 000 dollars (6, 6 millions de francs), celle de la mosquée Tabacica (XVIIe siècle) à 830 000 dollars (4,15 millions de francs). Le coût de la restauration de la bibliothèque universitaire est estimé à 740 000 dollars (3,7 millions de francs), et celle de l’Église orthodoxe (1835) à 320 000 dollars (1,6 million de francs). Un accord de collaboration a été passé entre l’université de Florence et l’université de Mostar, aujourd’hui divisée en deux comme toute la ville. La conférence des recteurs européens, qui s’est tenue en avril 1996, a demandé à l’université de Florence de participer à la restauration des laboratoires et des bâtiments.

Afin de mettre en œuvre la restauration proprement dite, de nombreux États-membres de l’Unesco ont proposé des fonds pour la réhabilitation du patrimoine culturel de la Bosnie-Herzégovine. La Croatie, la France, l’Italie, la Turquie apporteront leur aide pour la reconstruction du pont de Mostar, symbole de la ville. Elle sera entreprise en conclusion de l’ensemble des travaux de restauration et de réhabilitation de la vieille ville de Mostar.

L’exposition "Bosnie-Herzégovine, de la paix à la renaissance" et le film produit par l’Unesco (Unité des projets spéciaux du patrimoine culturel), Mostar 96 du négatif au positif, seront présentés à Strasbourg à la mi-juin dans le cadre d’une action conjointe de la mairie de Strasbourg et du Conseil de l’Europe, puis au Luxembourg.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Mostar, le prix de la paix

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