Musée

Rénovation

Meudon joue la carte musée

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 5 juin 2012 - 523 mots

Le Musée d’art et d’histoire de la ville a rouvert ses portes avec un nouveau département consacré à l’histoire du paysage.

MEUDON - Tandis que le Musée Rodin de Meudon (Hauts-de-Seine) va bénéficier de travaux de réhabilitation, la ville a rouvert les portes de son Musée d’art et d’histoire lors de la Nuit des musées, les 19 et 20 mai. Fermé durant deux ans, le musée a été modernisé afin de pouvoir accueillir les personnes handicapées ou à mobilité réduite, une gageure pour cette demeure construite au début du XVIe siècle, puis agrandie et modifiée au XVIIe siècle. Classé monument historique en 1891, acquis par le Ville de Meudon en 1941, le musée a d’abord été géré par la Société des amis de Meudon avant de devenir municipal en 1973.

L’institution a profité de ces travaux de mise aux normes pour revoir entièrement son parcours muséographique, une nécessité après que l’établissement eut reçu la donation de la famille Grellety Bosviel en 2007. S’inscrivant dans une histoire du paysage français, avec des œuvres signées Marquet, Sérusier ou Paul Huet, la collection Grellety Bosviel comprend une trentaine de peintures et aquarelles. Un département a été créé au sein du musée pour présenter cet ensemble, enrichi d’acquisitions récentes – à l’instar de Bord de rivière de Jules Dupré, entré en 2008, ou du Sentier de Charles Guilloux, acquis l’année suivante –, et de dépôts du Musée d’Orsay ou du Musée national d’art moderne (Mnam). Ces prêts portent sur une période de cinq ans renouvelable, ce dont se félicite Francis Villadier, conservateur du musée depuis trente ans, car « cela permet de faire venir des œuvres de qualité. Le parcours est ainsi uniforme ».

Les premières salles du Musée d’art et d’histoire de Meudon retracent donc désormais une histoire du paysage de la fin du XVIIIe siècle aux années 1950. Dans une ambiance intimiste et intemporelle préservée, le parcours commence avec Rousseau et Dupré pour évoquer l’école de Barbizon. Leur succèdent Boudin, Delacroix, puis Sisley (grâce à des dépôts du Musée d’Orsay), suivis des symbolistes, de Marquet, et Charles Lapicque. C’est à une initiation à la peinture et à la sculpture moderne que convient les espaces suivants. L’activité des artistes après 1945 est évoquée à travers les importantes donations dont le musée a bénéficié au cours de son histoire – ainsi de la donation de la veuve de Jean Arp, ou celle de la collection Denis Chevalier qui permet d’évoquer le Salon parisien de la jeune sculpture –, agrémentée, ici encore, de dépôts du Mnam (un Manessier) ou du Fonds national d’art contemporain (un Poliakoff).

Désormais accessible à tous, doté d’ateliers, d’un espace accueil digne de ce nom et d’un espace d’exposition temporaire, le musée mettra à l’honneur, début 2013, l’œuvre de Théodore Rousseau. Comme le résume malicieusement son conservateur, « ce musée a tout ce qu’il faut mais en petit » !

Musée d’art et d’histoire

11, rue des Pierres, 92190 Meudon, tél. 01 46 23 87 13, tlj 14h-18h sauf mardi, entrée libre jusqu’au 15 septembre.

- Directeur : Francis Villadier

- Coût des travaux : 1,2 million d’euros

- Superficie : 1 000 m2

Légende photo

Les salles réaménagées du Musée d'art et d'histoire - Meudon - © Musée d'Art et d'Histoire-Ville de Meudon

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°371 du 8 juin 2012, avec le titre suivant : Meudon joue la carte musée

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