Lomonosov : le cycle nationalisation-privatisation

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 31 mars 2000 - 232 mots

Un groupe d’investisseurs américains, parmi lesquels le fonds d’investissements américano-russe créé en 1995 et Henry Kravis, sponsor de l’aile Kravis pour les Arts décoratifs européens au Metropolitan Museum of Art à New York, a finalement repris le contrôle de la plus ancienne manufacture de porcelaines de Russie, la Lomonosov (LFZ), à Saint-Pétersbourg.

En octobre, une décision de justice, relayée par l’opinion publique russe qui s’opposait à la privatisation de LFZ, les avait obligés à céder les parts qu’ils détenaient (lire le JdA n° 93, 19 novembre 1999). Passant outre le jugement, une assemblée d’actionnaires a eu lieu en janvier, au cours de laquelle les investisseurs étrangers, qui possèdent 80 % de l’entreprise par l’intermédiaire de sociétés offshore, ont été élus au conseil d’administration. Ils ont immédiatement nommé Douglas Boyde directeur général, et un tribunal local a confirmé la validité de la réunion. Mais les investisseurs devaient être entendus pour avoir contourné la nationalisation décidée en octobre. L’ancienne équipe dirigeante russe, menée par Evgueni Barkov, ne quittera pas ses fonctions sans lutter âprement ; elle accuse les nouveaux venus de convoiter avant tout les 25 000 objets du musée de la manufacture. Cependant, le décret de juillet 1999, qui fait de la collection une propriété de l’État quel que soit le propriétaire de la manufacture, invalide ces accusations. Les Américains déclarent, quant à eux, vouloir moderniser LFZ et en faire une entreprise bénéficiaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°102 du 31 mars 2000, avec le titre suivant : Lomonosov : le cycle nationalisation-privatisation

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