L’hypothèse Rubens confortée

Une étude des pigments apporte de nouvelles révélations

Le Journal des Arts

Le 12 septembre 1997 - 326 mots

L’étude des pigments du portrait de la Dame de la famille Della Rovere, récemment présenté dans l’exposition \"Van Dyck à Gênes\" et qui appartient aujourd’hui au prince Domenico Pallavicino, confirmerait son attribution à Pieter Paul Rubens.

GÊNES. Les premières indications sur l’identité de la femme représentée ont été données par Alizeri dans son Guida artistica per la città di Genova (1846-1847), qui attribuait ce portrait à Rubens. Même si cette thèse n’a pas été confirmée avec certitude, la restauration effectuée avant la présentation du tableau – élimination des repeints, des stucs et des vernis oxydés, suivie d’un travail de stucage au plâtre de Bologne et d’une réintégration picturale réversible avec des couleurs au vernis – a contribué à fournir quelques éléments supplémentaires pour en approfondir la lecture. Les recherches conduites par deux commissaires de l’exposition qui, en soumettant à un examen microscopique et à des tests physiques et chimiques de microanalyse trois échantillons de couleurs – le blanc de l’architecture, le rouge du baldaquin et le bleu du ciel –, ont identifié les pigments, les matières colorantes et les liants employés. Le bleu, en particulier, a été élaboré à partir d’azurite, pigment très utilisé au Moyen Âge mais dont l’usage décline après le milieu du XVIIe siècle pour faire place à la smaltine de l’époque baroque, puis au bleu de Prusse à partir du XVIIIe siècle. Ce détail constitue un élément supplémentaire pour l’attribution du tableau. Des études récentes sur l’histoire de l’azurite ont signalé sa présence dans les bleus des œuvres de Rubens conservées à la National Gallery de Londres. Ce portrait en buste, qui devait à l’origine être une représentation en pied selon le modèle de deux toiles de Rubens – Maria Serra Pallavicino (également présenté à l’exposition) et la Dame de la famille Serra (à la Kunsthalle de Karlsruhe) –, date du début du XVIIe siècle, avec des connotations qui le rattachent non moins sûrement aux portraits féminins exécutés par Rubens à Gênes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°43 du 12 septembre 1997, avec le titre suivant : L’hypothèse Rubens confortée

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