L’État valide un musée Guimard dans l’hôtel Mezzara

Après l’appel à projets lancé le 28 janvier 2025 pour la valorisation de l’hôtel Mezzara (Paris 16ᵉ), l’État a retenu la création d’un musée Guimard dans cette demeure Art nouveau, érigée en 1910 par l’architecte au 60, rue Jean-de-la-Fontaine. Longtemps utilisée comme internat par l’Éducation nationale, la maison conserve un important décor d’origine.

Le dossier validé est le fruit d’une campagne de plus de dix ans menée par le Cercle Guimard. Après avoir envisagé la vente de l’immeuble, l’État a finalement adopté la solution muséale proposée par l’association, soutenue depuis 2019 par l’entrepreneur Fabien Choné. Plusieurs consultations avaient échoué en 2021 et 2023, faute d’un cahier des charges compatible avec le modèle souhaité ; celui publié en 2025 a permis de faire aboutir le projet.

Le projet réunit le Cercle Guimard (pilotage scientifique, centre d’archive et édition), les sociétés Fabelsi et Hector Guimard Diffusion (gestion et exploitation), et bénéficie de l’appui de musées partenaires tels que le Musée des Arts Décoratifs à Paris ou le Musée Horta à Bruxelles. La rénovation, financée par Fabelsi et la Banque des Territoires, représente un investissement de 6 millions d’euros (toiture, réseaux, accessibilité). 

Le parcours envisagé comprendra des salles thématiques (fontes ornementales, bouches de métro, atelier Guimard, Castel Béranger), des « period rooms » recréant l’ambiance de la Belle Époque, un café donnant sur le jardin et un espace de réalité virtuelle consacré aux œuvres disparues selon Fabien Choné. Des expositions temporaires sont également prévues.

Les collections sont constituées en majorité du mobilier et des décors intégrés de l’hôtel Mezzara, propriété de l’État ; ainsi que de pièces et archives du Cercle Guimard, destinées notamment à la réalisation de maquettes ; d’œuvres prêtées par Fabien Choné et par des collectionneurs privés ; et d’objets déposés par des institutions partenaires.

Le musée proposera des rééditions encadrées d’éléments conçus par Guimard (vitraux, papiers peints, fontes, quincaillerie), suivant un modèle économique similaire à celui adopté par le Musée Rodin ou par le Musée des Arts Décoratifs. Elles seront labellisées par le Cercle Guimard, a précisé Nicolas Horiot, président de l’association, au Journal des Arts.

Hector Guimard (1867-1942), diplômé de l’École des arts décoratifs, est associé à l’Art nouveau parisien, notamment grâce aux célèbres édicules du métro. L’hôtel Mezzara figure parmi ses réalisations d’envergure.

En France, d’autres établissements consacrés à l’Art nouveau existent déjà, tels que le Musée de l’École de Nancy et la Villa Majorelle.  Le musée nancéien, qui conserve des œuvres de Guimard, soutient le projet parisien. 

L’ouverture du musée est annoncée pour fin 2027 ou début 2028, à l’issue de travaux programmés à partir de fin 2026. Le prix d’entrée devrait se situer entre 15 et 20 euros. Fabien Choné et le Cercle Guimard annoncent qu’ils pourraient faire don de l’intégralité de leurs collections à l’issue du bail emphytéotique si l’État constatait la viabilité du musée et décidait de le pérenniser, ont-ils indiqué au Journal des Arts.