Réouverture

Les insignes à l’honneur

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 2006 - 495 mots

Entièrement rénové, le Musée de la Légion d’honneur vient de rouvrir ses portes après cinq ans de travaux.

 PARIS - Inauguré en grande pompe le 17 novembre par la Président de la République Jacques Chirac, le Musée de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie a rouvert ses portes au public après cinq années de travaux de rénovation. Installé dans le Palais de Salm, un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé juste en face du Musée d’Orsay, l’établissement créé en 1925 a ainsi doublé sa surface d’exposition et totalement renouvelé sa scénographie. « Nous voulions conserver le charme et l’identité originelle du musée, avec ses vitrines d’époque, mais nous souhaitions aussi le rendre moderne et vivant », explique la conservatrice en chef de l’établissement, Anne de Chefdebien. Pari réussi : jadis semé d’impasses, le parcours est aujourd’hui totalement fluide et accessible au plus grand nombre. Un escalier a été créé pour desservir les différents niveaux, tandis qu’un nouvel espace au sous-sol permet d’accueillir les scolaires. Aux côtés des différents insignes (ordres royaux de Saint Michel et du Saint-Esprit, ordre militaire de Saint Louis, médailles d’honneur ou civiles…), des tableaux, objets et documents d’archive mettent en lumière les grands événements de l’histoire de France et les personnalités qui l’ont marquée. « Notre point de vue est historique avec un message civique. Les décorations sont le miroir de l’histoire politique d’un pays et reflètent les évolutions de la société. Elles ne valent que par les hommes qui les ont portées. Nous avons voulu donner au musée une dimension humaine », précise Anne de Chefdebien. Bornes interactives associées à des audioguides, vitrines à tiroirs permettant une présentation à double niveau, espace multimédia en fin de parcours avec les portraits de plus de 300 personnalités décorées, du duc de Valmy à Zinedine Zidane, en passant par Jean Moulin… Tout est fait pour faciliter et rendre dynamique la visite. Il faut aussi évoquer la qualité des pièces présentées, tel le Collier de la Légion d’Honneur datant du Premier Empire, l’Ordre d’Ismaël (Égypte) ou la Plaque de Grand-Croix de la Légion d’honneur en diamants du Second Empire. Pendant ses cinq années de fermeture, le musée en a profité pour mener une importante campagne de restauration et enrichir ses collections, avec un grand nombre de legs ou des dépôts. Parmi eux, le manuscrit du Chant des partisans offert par Maurice Druon. Un beau cadeau pour ce musée qui vit exclusivement du mécénat. « Nous bénéficions de la grande fraternité des légionnaires ! », résume Anne de Chefdebien.

Musée national de la Légion d’honneur

- Budget de rénovation : 6 millions d’euros (28 % provenant des fonds propres du musée, revenus de capitaux légués par William Nelson Cromwell au moment de la création du musée et 72 % financés par le mécénat) - Surface du musée : 1 400 m2 (dont 700 m2 de surface d’exposition) - Conservateurs : Anne de Chefdebien et Laurence Wodey - Architectes-muséographes : Lucie Garban, Alain Desmarchelier, Marc Vareille

Musée national de la Légion d’honneur et des ordres de chevalerie

2, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris, tél. 01 40 62 84 25, www.legiondhonneur.fr, tlj sauf lundi et jours fériés (réservé aux groupes le mardi), 13h-18h, entrée gratuite.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°248 du 1 décembre 2006, avec le titre suivant : Les insignes à l’honneur

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