Les Brèves : Renaissance du portail Saint-Trophime, Disparitions...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 764 mots

Renaissance du portail Saint-Trophime
Le portail de la primatiale Saint-Trophime à Arles a retrouvé son éclat après une campagne de restauration qui a duré sept ans et nécessité 35 000 heures de travail. La quasi totalité du portail, richement décoré au XIIe siècle, était recouverte d’un voile noir atteignant parfois 1 cm d’épaisseur. Cette agression due à la pollution ne datait pas de ce siècle puisqu’on a retrouvé des fragments de bois brûlés dans la croûte antérieure au XVIIe siècle. Le coût total de l’opération, 16,2 millions de francs, a été cofinancé par le ministère de la Culture (50 %), le Conseil général (25 %) et la Ville d’Arles (25 %, dont 7 % pris en charge par le World Monuments Fund).

Disparitions
Catherine Camboulives, conservateur au Musée Granet d’Aix-en-Provence depuis 1990, est décédée le 9 avril dans sa quarantième année. Conservateur des musées départementaux de Seine-et-Marne en 1987, nommée chef d’établissement du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis en 1988, ancienne vice-présidente de l’Association des conservateurs des collections publiques de France, Catherine Camboulives avait récemment organisé plusieurs expositions, notamment "Yvette Guilbert, diseuse fin de siècle" et "Les métamorphoses d’Orphée". Elle était en train de travailler activement à la préparation de l’exposition "Les derniers pharaons" qui se tiendra prochainement au Musée Granet (lire article p 5).

Jacques Roullet, ancien restaurateur et chef d’atelier du service de Restauration des peintures des musées nationaux, expert près des tribunaux, officier de la Légion d’honneur, est décédé le 13 avril à l’âge de 91 ans.

La bibliothèque de l’Arsenal menacée ?
L’existence de la bibliothèque de l’Arsenal (1, rue Sully, 75004 Paris) serait menacée, selon l’Association des amis de la bibliothèque qui vient de se créer. Le noyau essentiel des collections de l’Arsenal – le département des Arts du spectacle constitué par le fonds Auguste Rondel, enrichi des donations Gordon Craig, Jouvet, Dullin, etc. – pourrait être transféré sur le site Richelieu-Vivienne. Il rejoindrait, dans les locaux laissés vacants par le déménagement des collections de la BN à Tolbiac, l’ensemble des départements spécialisés : cabinet des Estampes, des Médailles, cartes et plans, musique, manuscrits occidentaux et orientaux.

Ce déménagement, ajouté à la suppression du bénéfice du dépôt légal dont jouissait jusqu’à cette année l’Arsenal, font craindre un démantèlement complet de la bibliothèque, qui rassemble plus d’un million de livres et périodiques, 15 000 manuscrits, 100 000 gravures anciennes, 3 000 cartes et plans et 1 000 partitions du XVIIIe siècle. Le bâtiment pourrait être attribué à l’École des Chartes ou à celle du Patrimoine, voire aux archives du Quai d’Orsay. Des rumeurs en contradiction avec le rapport de la Mission de préfiguration de l’Institut national de l’histoire de l’art, qui préconiserait le déménagement de ces deux écoles sur le site Richelieu-Vivienne.

Le Musée de la Poste, dont les salles d’expositions permanentes sont fermées pour travaux jusqu’au mois de septembre, organise une exposition itinérante dans le camion "Inox 01"créé par Jean Nouvel. Le camion multimédia présente une partie des "trésors" du musée, parmi lesquels une exceptionnelle collection de timbres-poste qui sort pour la première fois des chambres fortes du musée. La "tournée" fera étape à Paris (3 au 10 mai), Le Mans (15 au 19 mai), Rennes (24 au 31 mai), Lyon (6 au 12 juin), Bordeaux (18 au 25 juin), Strasbourg (1er au 7 juillet), Le Touquet (12 au 19 juillet) et Avignon (26 juillet au 1er août). Parallèlement, le musée présente l’exposition "L’art du tampon", du 4 mai au 27 août.

Le Musée Nissim de Camondo vient d’achever la première tranche de restauration intérieure de l’hôtel qui l’abrite en bordure du parc Monceau. Depuis le mois d’avril, le public peut redécouvrir la chambre de Nissim de Camondo, tué en combat aérien en 1917, ainsi que la garde-robe et la salle de bains de son père, Moïse de Camondo. La restauration de la galerie du deuxième étage, des anciennes cuisines et du mobilier devraient débuter cette année.

Une décoration de Napoléon pour les Invalides
Le Musée de l’Armée a acquis l’insigne de l’ordre impérial de la Couronne de fer, qui appartenait à Napoléon Ier, pour la somme de 40 000 livres (environ 300 000 francs), au cours d’une vente publique organisée à Londres. Cette décoration avait été conservée jusqu’à présent par la famille. L’insigne en or, réalisé par le joaillier François-Regnault Nitot, est orné de diamants et de saphirs. Il représente un aigle, dont les yeux sont figurés par deux rubis, surmontant la couronne de fer des rois lombards. Cet insigne d’apparat ira rejoindre le collier de grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur, créé par Biennais, que possède déjà le musée.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Les Brèves : Renaissance du portail Saint-Trophime, Disparitions...

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