Ecole

L’Ensad retrouve ses quartiers

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 17 décembre 2004 - 542 mots

Après douze ans de travaux et de polémiques, les nouveaux locaux de l’École nationale supérieure des arts décoratifs, à Paris, enfin inaugurés.

PARIS - Logée pendant plus de dix ans à Ivry-sur-Seine, l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Énsad) reprend ses quartiers à l’angle des rues d’Erasme et d’Ulm, à Paris, où elle était installée depuis 1928. Les nouveaux locaux ont été inaugurés en grande pompe par le ministre de la
Culture le 25 novembre. Le chantier, attendu depuis les années 1970 et lancé en 1992, avait pris du retard sur fond de polémique et tergiversations politiques – il fut interrompu de 1998 à 2001. Confiés à un trio de choc, composé de l’architecte Luc Arsène-Henry, du paysagiste Pascal Cribier et du très médiatique designer Philippe Starck, les travaux de rénovation et d’agrandissement auront duré douze années et coûté plus de 35 millions d’euros. L’équipe avait pour mission de réunifier en un ensemble homogène trois bâtiments construits à différentes époques : l’immeuble d’origine, rue d’Ulm, édifié au XIXe siècle, celui situé rue d’Érasme – conçu par Prouvé et construit en 1968 avant d’être évacué en 1989 pour raison de sécurité –, et celui à l’angle des deux rues, érigé en 1988. La première tranche des travaux, achevée en 1998, avait permis de rénover l’intérieur du bâtiment dit d’« Angle » puis de raser et de remplacer celui d’« Érasme ». C’est cette dernière construction qui suscite aujourd’hui encore des levées de boucliers : le mur translucide de marbre et ses fenêtres opalines, imaginé par Starck, empêche en effet la lumière d’arriver directement dans les ateliers ou les bureaux.

Parcours pédagogique
Une situation jugée aberrante par certains enseignants et élèves qui ont fait appel à l’inspection du travail. Le mur de marbre devra donc être percé de fenêtres plus « classiques », reste à savoir quand et avec quels moyens… Opération beaucoup moins controversée et menée de 2001 à 2004, la rénovation de l’édifice de la rue d’Ulm s’est accompagnée du dégagement d’espaces supplémentaires, notamment en sous-sol. Au rez-de-chaussée, le large hall d’accueil est prolongé d’un déambulatoire qui longe la terrasse ouverte sur le jardin et relie les trois structures entre elles. « Le nouveau bâtiment est bien adapté à une conception pédagogique qui épouse au plus près le parcours de l’élève. Initié tant à la théorie qu’à la pratique, celui-ci passe d’un amphi à une salle de cours puis à un atelier, se félicite le directeur de l’école Patrick Raynaud. Bâtiment non figé, salles modulables, ouvertures, circulation, clarté. Tout est fait pour que tous se rencontrent, communiquent, travaillent ensemble. » Véritable « colonne vertébrale de l’école » selon ses concepteurs, le grand escalier rouge brique, parsemé de hublots lumineux, dessert les salles réaménagées, tandis que la bibliothèque a été installée au premier étage du bâtiment « Ulm ». Au milieu du jardin, se dresse l’édifice dit « Vissol », dont les parois de verre et de marbre laissent deviner la cafétéria et les locaux administratifs qu’il renferme. Gageons que le temps et surtout les quelque 600 étudiants triés sur le volet qui s’y pressent chaque année donneront du cachet à cet ensemble flambant neuf.

Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, 31, rue d’Ulm, 75005 Paris, tél. 01 42 34 97 00, www.ensad.fr.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°205 du 17 décembre 2004, avec le titre suivant : L’Ensad retrouve ses quartiers

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