Le musée des 54 ethnies

Un bâtiment résolument moderne à Hanoi

Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 597 mots

Abrité dans un bâtiment résolument moderne, blanc, de forme circulaire, qui rappelle le Guggenheim de New York, un nouveau musée d’ethnologie vient d’ouvrir au Viêt-nam, à Hanoi, grâce à une contribution scientifique et financière française. Il présente quelque 25 000 objets anciens et contemporains, témoins de l’histoire des 54 ethnies vivant au Viêt-nam.

HANOI - S’étendant sur trois hectares dans le quartier en plein essor de Ba Dinh, à l’ouest du centre-ville, le musée, conçu par l’architecte vietnamien Ha Duc Linh, a coûté près de l’équivalent de 15 millions de francs. Clair et spacieux, il comporte dix salles destinées à des expositions permanentes ou temporaires, ainsi qu’un amphithéâtre et une salle de conférences dotée d’équipements audiovisuels. Il diffère totalement de l’ancien lieu d’exposition, le Musée des beaux-arts, vestige du colonialisme français, certes élégant, mais devenu trop exigu pour abriter les nouvelles collections qui s’entassaient à l’étage supérieur. Les objets exposés sont d’une grande diversité : sculptures en bois d’inspiration animiste utilisées lors des cérémonies funéraires, instruments de musique, marionnettes, etc. Les pièces les plus belles de la collection sont des costumes et coiffes tissés à la main et brodés de motifs en soie de couleurs vives propres à chaque village. Accompagnés de photographies, de musique et de textes explicatifs en français, anglais et vietnamien, ces objets illustrent l’histoire, la religion et les coutumes des différentes ethnies H’mong, Yao, Viet, Môn-khmer, Cham, Thaï-kadai et Sino-tibétain. Ils sont classés selon leur famille de langue. Des objets originaires du Cambodge, du Laos et du Sud de la Chine sont également exposés.

“Avec d’autres ethnologues intéressés par les fouilles archéologiques, nous avons parcouru les régions les plus éloignées du Viêt-nam afin d’étudier le mode de vie des minorités ethniques, de parler aux habitants et d’acheter des objets qui, aujourd’hui, figurent dans ce musée”, explique le professeur Nguyen Van Huy, directeur du musée et secrétaire général de l’Association vietnamienne d’ethnologie. La France a apporté un tiers des fonds nécessaires, grâce à la participation financière de l’Agence de la Francophonie, du ministère des Affaires étrangères, du ministère de l’Éducation nationale, de la région Île-de-France, de la Fondation de France et du groupe AXA-UAP. La création de ce musée avait été élaborée en 1971 par le professeur Georges Condominas, en collaboration avec le Musée de l’Homme. Des contacts étroits établis avec le Centre national vietnamien des sciences sociales ont abouti en 1992 à un accord de partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), grâce au soutien actif et permanent apporté par Christine Hemmet, du Département asiatique du Musée de l’Homme, et de l’architecte du musée, Véronique Dollfus. Une boutique, gérée par une organisation non gouvernementale, Craftlink, vend des objets fabriqués artisanalement par les différentes ethnies. Des étudiants francophones organisent des visites guidées. L’entrée du musée coûte la très modique somme de 2000 dôngs (environ 50 centimes), ce qui rend le lieu largement accessible.

Lyon illumine Hô Chi Minh

La Ville de Lyon va réaliser d’ici à la fin de cette année les illuminations nocturnes des façades du Musée de l’indépendance, à Hô Chi Minh-Ville, pour un coût total estimé à 2,2 millions de francs, financé avec EDF et un partenaire privé. Bâtiment de style colonial construit en 1863, cet édifice rappelle, par son architecture, la période du Protectorat français, de 1859 à 1954, à Saigon. Anciennes messageries maritimes, il abrite aujourd’hui documents et objets retraçant l’histoire et les activités révolutionnaires du père de l’indépendance, Hô Chi Minh. Lyon a déjà réalisé de telles illuminations : en 1996, pour le Castillo del Morro à La Havane et, en 1994, pour l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : Le musée des 54 ethnies

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