Le Courtauld rêve d’indépendance

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 21 décembre 2001 - 501 mots

Aspirant à devenir une école indépendante, le Courtauld Institute of Art de Londres doit réunir la somme de 50 millions de livres sterling (532 millions de francs) pour mener à bien son autonomie au cours des dix années à venir. Deux donateurs ont déjà permis à l’institut d’accomplir ce nouveau défi : la famille suédoise Rausing et le J. Paul Getty Trust, qui garantit ainsi une collaboration étroite entre les deux institutions.

LONDRES (de notre correspondant) - Le Courtauld Institute of Art, rattaché à l’Université de Londres, voit son statut menacé par le manque de financement. En effet, souhaitant devenir une école indépendante, il lui faut réunir la somme non négligeable de 50 millions de livres (523 millions de francs). Nicholas Goodison, président du conseil consultatif de l’institut Courtauld, se réjouit du changement annoncé : “Je fais mon possible pour que l’institut devienne une école indépendante avec des finances solides. Sinon, il court inévitablement à sa perte puisque l’État a revu ses subventions à la baisse.” Après la scission de l’Université de Londres en plusieurs entités indépendantes au début des années 1990, l’Institut Courtauld est resté affilié, contre toute logique, à l’université principale. Estimant que cette dernière n’était pas en mesure de soutenir financièrement l’institut s’il doit faire face à une crise, le vice-président de l’Université, Graham Zellik, a fait pression afin de modifier ce lien. Le cabinet de conseil McKinsey and Company a ainsi mené une étude depuis l’été dernier : pour survivre, l’Institut Courtauld doit réunir 25 millions de livres dans les plus brefs délais. Au cours des dix prochaines années, 15 millions de livres supplémentaires seront nécessaires, tandis que l’institut devra fournir 15 autres millions s’il souhaite maintenir ses projets pédagogiques, dont la création d’un centre de recherche pour les étudiants en postdiplôme. Cependant, deux donateurs se sont déjà engagés à verser 21 millions de livres. Parrain de l’exposition “Sir William Chambers”, présentée à la galerie Courtauld il y a cinq ans, l’industriel suédois Hans Rausing, dont la société a inventé le concept Tetra pack pour le conditionnement des liquides, s’est engagé à soutenir financièrement l’Institut Courtauld. Outre une injection de capitaux, le J. Paul Getty Trust, basé à Los Angeles, propose également une subvention annuelle de 350 000 livres, permettant une collaboration plus étroite entre les deux institutions.

Le projet de transformation de l’Institut Courtauld en école indépendante au sein de l’Université de Londres a été accepté par le conseil consultatif, suite au rapport rendu par les consultants Robson Rhodes. L’institut attend désormais le soutien du Higher Education Funding Council for England (conseil de financement pour l’enseignement supérieur en Angleterre), dont la commission se réunit au mois de janvier. Profitant de cette nouvelle association, Eric Fernie, ancien directeur de l’institut Courtauld, a été embauché par le Getty Research Institute et laisse ainsi son poste vacant. Cependant, il affirme se “réjouir à l’idée que le Courtauld Institute devienne une école indépendante au sein de l’Université. Je suis sûr que nous parviendrons à trouver les fonds nécessaires”, a-t-il ajouté.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°139 du 21 décembre 2001, avec le titre suivant : Le Courtauld rêve d’indépendance

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