Val d’Oise

L’archéologie en mode vivant

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 21 septembre 2010 - 564 mots

Abritant les vestiges de la nécropole mérovingienne de Louvres, le Musée Archéa ouvre ses portes dans un nouveau bâtiment avec un parcours vivant et didactique.

LOUVRES - Datant de la fin du Ve siècle et du début du VIe siècle, le trésor de la nécropole mérovingienne de la tour Saint-Rieul mis au jour en 1978 au centre de Louvres (Val d’Oise), ne pouvait rêver plus bel écrin que l’architecture conçue par Bruno Pantz. Ce nouveau bâtiment lumineux permet de redéployer les précieux vestiges (fibules en or et grenats, bracelets en argent, bassins en bronze, verreries ou armes) selon un parcours des plus didactiques. La nécropole mérovingienne avait été à l’origine de la création, en 1979, d’un musée associatif installé dans la tour de Saint-Rieul même. La structure est devenue en 1990 un musée municipal, avant d’être transférée, dix ans plus tard, à la Communauté de communes Roissy Porte de France.

Cube en suspension
Doté de moyens supplémentaires, le musée s’est alors retrouvé au cœur d’un projet ambitieux destiné à lui conférer des espaces contemporains plus vastes. Ces salles abriteraient également les résultats des fouilles menées depuis les années 1980 en périphérie de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle – où ont été exhumés plus de quatre-vingts sites antiques, médiévaux jusqu’à l’époque moderne. Récemment, il a été décidé que le musée accueillerait aussi les vestiges du site archéologique du château d’Orville, datant du Bas Moyen Âge, et les pièces découvertes sur les sites de Fosses et du val d’Ysieux, qui a connu une intense activité potière et céramique du début du Moyen Âge à l’époque moderne. Inauguré le 10 septembre, le musée imaginé par Bruno Pantz se découvre depuis un parvis ouvert sur la ville. Ce cube en suspension construit en porte-à-faux sur la place laisse voir l’intérieur du musée au travers de grandes baies vitrées. Très lumineux, tout de blanc vêtu, l’espace d’exposition permanente, situé au premier étage, offre un large panorama sur la cité. Le visiteur peut choisir entre un parcours chronologique (de la préhistoire à l’époque moderne) ou un fil thématique (la vie quotidienne, l’agriculture et l’élevage, les pratiques funéraires) pour comprendre l’histoire de la Plaine de France.  Dans de petits espaces fragmentés sont exposés les ensembles plus fragiles telles les trois sépultures de Saint-Rieul, reconstituées grandeur nature, dans l’état où elles ont été découvertes, parallèlement à des objets originaux présentés en vitrine. Il faut souligner la qualité de l’approche pédagogique de ce musée qui espère attirer quelque 30 000 visiteurs par an dont un nombre important de scolaires. Bornes multimédias (discrètes) sur les métiers de l’archéologie, films sur des sites archéologiques, panneaux explicatifs accompagnés de schémas ou dessins judicieux, maquettes sur l’évolution des exploitations agricoles, grande variété de l’accrochage dans les vitrines, expériences ludiques et tactiles pour le jeune public : tout a été mis en œuvre pour faciliter la visite. Le musée est également doté d’un petit espace d’introduction, d’une salle d’exposition temporaire, d’une salle de conférences et projection, d’ateliers pédagogiques, d’un centre de documentation, sans oublier les réserves, installées sur place. Un musée dédié au passé mais résolument tourné vers l’avenir.

MUSÉE ARCHÉA

Directrice : Cécile Sauvage
Architecte : Bruno Pantz (associé à Caroline Bapst au moment du concours)
Budget : 4 millions d’euros
Superficie : 1 290 m2
1 % : Jean-Luc Moulène

Musée Archéa, 56, rue de Paris, 95380 Louvres, tél. 01 34 09 01 02/07, tlj sauf lundi et mardi 13h-18h et 11h-18h le week-end, www.archea-roissyportedefrance.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°331 du 24 septembre 2010, avec le titre suivant : L’archéologie en mode vivant

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