Le conservateur passé par Montréal s’est éteint à Paris à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie.

Le décès de Guy Cogeval, annoncé le 13 novembre 2025, met fin au parcours d’un acteur singulier du paysage muséal français. Né en 1955, formé à l’histoire de l’art après un début de carrière dans l’enseignement, il devient major du concours de conservateur en 1985. Entré au Musée d’Orsay comme stagiaire, il rejoint ensuite le Musée des beaux-arts de Lyon, puis le Louvre, où il s’oriente vers la médiation et la programmation culturelle.
Sa carrière prend une dimension internationale lorsqu’il est nommé, en 1998, directeur général du Musée des beaux-arts de Montréal. Durant huit ans, il y conduit une politique d’expositions très structurée, cherchant à élargir les partenariats et à repositionner l’institution dans la cartographie muséale du continent.
En 2008, Guy Cogeval est nommé président de l’Établissement public du Musée d’Orsay et du Musée de l’Orangerie (EPMOO). Il engage alors le chantier dit du Nouvel Orsay, vaste opération de rénovation des salles et de recomposition de l’accrochage. Le projet conduit à un redéploiement des œuvres, à une circulation davantage thématisée et à une présentation plus dense de certains ensembles, choix qui a suscité débats et réactions contrastées parmi les professionnels.
Parallèlement, il mène une politique d’acquisitions active, structurée autour de deux axes : l’enrichissement des collections post-impressionnistes et la consolidation du fonds nabi. Sous sa présidence, l’institution accueille plusieurs ensembles majeurs, dont la donation Marcie-Rivière (2010) et la donation Hays (2016), qui modifient sensiblement le poids du musée dans l’étude des peintres intimistes et du symbolisme fin-de-siècle. Cette stratégie renforce l’orientation scientifique du musée, tout en modifiant son identité autour d’un XIXᵉ siècle élargi.
Historien de l’art de formation, Cogeval a consacré une partie importante de ses recherches aux Nabis, en particulier à Édouard Vuillard, auquel il a consacré plusieurs publications et une rétrospective marquante au Grand Palais en 2003.
Sa gestion du Musée d’Orsay n’a pas été sans controverse. Plusieurs prises de position internes et publiques ont critiqué la centralisation des décisions, le rythme soutenu imposé aux équipes et la conduite des réorganisations.
Après son départ de l’EPMOO en 2017, il a poursuivi ses travaux éditoriaux et ses recherches, tout en intervenant ponctuellement dans différents comités scientifiques.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
La disparition de Guy Cogeval, ancien directeur d’Orsay
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €






