Jacquemart-André grand ouvert

Le musée envisage d’accueillir un Centre André Chastel

Par Adam Guillaume · Le Journal des Arts

Le 1 avril 1996 - 438 mots

PARIS

Le Musée Jacquemart-André a rouvert ses portes le 30 mars, quelques semaines après qu’un non-lieu eut mis fin aux procédures engagées en 1991 à la suite d’un rapport de la Cour des comptes épinglant sa gestion. Quatre ans de fermeture auront permis au conservateur, Nicolas Sainte Fare Garnot, d’élaborer un projet d’ensemble pour le musée, légué en 1912 à l’Institut de France par Nélie Jacquemart-André.

PARIS - Pour ouvrir six nouvelles pièces, un salon de thé et une librairie-boutique, le Musée Jacquemart-André aura été fermé pendant quatre ans… C’est dire le traumatisme qu’a entraîné l’"affaire" révélée en 1991 par L’Express. Nommé conservateur en 1992, Nicolas Sainte Fare Garnot regrette que ces prétendues disparitions d’œuvres – "dues à l’incompétence des personnes chargées des inventaires et au fait que nombre d’œuvres étaient prêtées pour des expositions" – aient injustement assombri la fin de carrière de René Huyghe. Quant aux défaillances administratives et comptables, elles ont conduit l’Institut à faire appel à l’entreprise Culture Espaces, qui gère notamment la Fondation Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, propriété de l’Académie des beaux-arts.

En plus des espaces de réception, les appartements privés d’Édouard André et de sa femme Nélie Jacquemart, au rez-de-chaussée, et le "musée italien", au premier étage, sont donc désormais ouverts au public, grâce aux mécénats de la banque NSM, de Thomson et de Fiat-France. Constitué de trois salles – peinture florentine, peinture vénitienne et sculptures –, ce "musée dans le musée" réunit bon nombre de chefs-d’œuvre signés Ucello, Mantegna, Carpaccio, Giovanni Bellini, Luca della Robia, Laurana… Comme au rez-de-chaussée, pour les peintures françaises (Chardin, Fragonard, Boucher, David…), hollandaises (Rembrandt, Hals, Van Dyck…) et anglaises (Gainsborough, Reynolds…), l’accrochage des œuvres est celui voulu par les deux époux, "pour bien marquer notre originalité dans le paysage des musées parisiens", affirme Nicolas Sainte Fare Garnot.

En attendant des subventions pour la rénovation du bâtiment de Parent, au centre des négociations menées avec la direction du Patrimoine, les responsables du musée souhaitent élargir sa mission en créant un Centre André Chastel, "qui se développera autour de deux axes : la recherche sur les collections italiennes et l’architecture des hôtels particuliers de la plaine Monceau", ainsi qu’un atelier pédagogique. "Chaque opération nécessitant un budget d’investissement de l’ordre d’un million de francs, explique Nicolas Sainte Fare Garnot, notre ministère de tutelle (l’Éducation nationale), l’Institut et d’éventuels mécènes seront sollicités." Des mécènes qui seront également bienvenus pour le financement du futur espace d’expositions temporaires, d’une superficie de 450 m2 environ.

Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Hausmann, 75008 Paris, tél. 42 89 04 91, ouvert tous les jours de 10h à 18h, entrée 45 francs, comprenant la location d’un audioguide.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°24 du 1 avril 1996, avec le titre suivant : Jacquemart-André grand ouvert

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque