Impregilo sans imbroglio

La société italienne va restaurer le théâtre de la Fenice

Le Journal des Arts

Le 29 août 1997 - 412 mots

La reconstruction du théâtre de la Fenice à Venise, détruit par un incendie criminel le 29 janvier 1996, vient d’être confiée à la société Impregilo, une filiale de Fiat. Le projet lauréat est celui des architectes Gae Aulenti et Antonio Foscari, qui ont déjà restauré le Palazzo Grassi.

VENISE. La décision de confier la restauration à Impreglio a été prise le 2 juin, après examen des propositions des différents architectes ayant répondu à l’appel d’offres. Le projet d’Impregilo, dont le coût est légèrement supérieur à 90 milliards de lires (306 millions de francs), n’était pas le moins onéreux. Les propositions des sociétés italiennes Consorzio Cooperative de Bologne – projet de Carlo Aymonimo et Romeo Ballardini – et Carena de Gênes – projet de Gino Valle – étaient respectivement évaluées à 80 milliards (272 millions de francs) et 83 milliards (282 millions de francs), alors que l’appel d’offres prévoyait un budget de 120 milliards de lires (408 millions de francs). Les plus coûteuses étaient celles des sociétés étrangères Philipp Holzman de Munich – projet d’Aldo Rossi, à près de 99 milliards (336 millions de francs) – et Mabetex de Lugano – projet d’Igna­zio Gardella et Giuseppe Cristinelli. La commission d’adjudication a arrêté son choix sur Impregilo en raison de la durée estimée du chantier (823 jours), de la valeur technique du projet (pourtant placée en second, après celui d’Aldo Rossi) et du coût de fonctionnement une fois le théâtre reconstruit. La possibilité d’interjeter appel de cette décision auprès du tribunal administratif régional a été évoquée, en particulier par le Consorzio Cooperative pénalisé par la note sévère (0,9) attribuée à la valeur technique du projet de Carlo Aymonimo, contre 35 pour Aldo Rossi et 33,5 pour Gae Aulenti. Ce recours semble pourtant aujourd’hui peu probable. Les grandes lignes du projet Aulenti-Foscari ont déjà été dévoilées. L’idée est de reconstruire le théâtre "comme il était et où il était". Cependant, l’opération combine la restauration des parties conservées – la façade et les murs extérieurs -, la reconstruction de l’avant-corps et de la salle, ainsi que l’aménagement des installations scéniques et techniques. Les délais de l’appel d’offres ont été respectés, comme ceux du chantier, ouvert depuis la fin du mois de juin, afin que la reconstruction soit achevée d’ici l’an 2000. La seule surprise vient de la mutation inopinée du préfet de Venise, Giovanni Troiani, qui était chargé de coordonner les travaux et de gérer les fonds publics et privés pour la reconstruction de la Fenice.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°42 du 29 août 1997, avec le titre suivant : Impregilo sans imbroglio

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