Gestion mixte pour Arles

Le Journal des Arts

Le 9 mai 1998 - 382 mots

Incapable à elle seule de donner au Musée de l’Arles antique les moyens de son rayonnement, la ville d’Arles est parvenue à convaincre le département des Bouches-du-Rhône de s’impliquer dans sa gestion et d’en supporter la majorité du financement.

ARLES. Après plusieurs années de négociations, Michel Vauzelle, maire d’Arles, et Lucien Weygand, président du Conseil général, sont parvenus à un accord qui aurait dû entrer en vigueur au début de cette année. Mais, en raison des élections, ce sont Paolo Toeschi, nouveau maire de la commune – ne pouvant cumuler les mandats, Michel Vauzelle vient de choisir de démissionner –, et François Bernardini, nouveau chef de l’exécutif départemental depuis les dernières cantonales, qui devront l’appliquer dans les mois à venir. Le Musée de l’Arles antique sera désormais géré par un syndicat mixte, formule fréquente dans la gestion de l’eau et des déchets, et même pour celle de certains écomusées. “C’est une formule souple, explique Claude Sintès conservateur du musée. Le Département, qui financera 70 % de notre budget, aura sept représentants au conseil d’administration et la Ville, avec 30 %, en aura trois, mais nos personnels conserveront leur statut municipal”. La Ville ne parvenait plus à faire face à un coût de fonctionnement s’élevant à près de 19 millions de francs l’an, salaires et remboursement d’emprunts compris, au point que “nous n’avons jamais pu disposer de budgets de communication et de promotion, ni organiser des expositions, ni réaliser des publications”, constate avec amertume le conservateur. Il estime que ceci expliquerait la trop modeste fréquentation du musée (75 à 90 000 visiteurs annuels), eu égard à l’intérêt des collections et comparé à un musée très médiatisé et populaire comme celui de Saint-Romain-en-Gal. Par ailleurs, le contentieux pour malfaçon des sols, de l’étanchéité et de l’électronique, qui oppose la Ville à l’entrepreneur maître d’ouvrage du bâtiment conçu par l’architecte Henri Ciriani, devrait connaître un épilogue judiciaire dans l’année. Enfin, grâce au nouveau président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur... c’est-à-dire Michel Vauzelle, ancien maire et conseiller municipal arlésien, il est de plus en plus probable que, dans un proche avenir, la région intégrera le syndicat mixte et soutiendra le musée. Ce mode de gestion et ces financements publics croisés pourraient inspirer nombre de collectivités territoriales, écrasées par le coût de fonctionnement de certaines institutions culturelles.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°60 du 9 mai 1998, avec le titre suivant : Gestion mixte pour Arles

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