Et vogue le musée !

Venise aura son musée d’art contemporain

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 février 1997 - 490 mots

Huit collectionneurs privés viennent de créer la Fondation pour le nouveau Musée d’art contemporain. Ce dernier devrait être inaugu­ré à l’automne dans les Giardini de Venise. La municipalité vénitienne ne peut cependant pas être légalement membre de la Fondation.

VENISE - La Fondation pour le Musée d’art contemporain (Mac) a été créée le 13 décembre à Venise. Huit collectionneurs privés italiens – Angelo Baldassarre, Corrado Beldi, Gemma De Angelis Testa, Marino Golinelli, Eliana Guglielmi, Marcello Levi, Patrizia Sandretto Re Rebau­dengo et Giuliana Setari – en sont les membres fondateurs. Les œuvres issues de leurs collections, prêtées au musée, en constitueront d’ail­leurs le noyau. La Commune de Venise ne pouvait en effet prendre une telle initiative. Aux termes de la loi 142 du 8 juillet 1990 sur les autonomies locales, qui régit notamment la compétence des instances locales, une municipalité peut faire parti de consortiums, d’institutions ou de sociétés, mais pas d’une fondation. Pour l’instant, la commune vénitienne ne peut donc pas adhérer à la Fonda­tion, selon le Coreco, le comité régional de contrôle, à moins que le tribunal administratif régional ne donne une suite favorable à la requête déposée par l’administration locale.

La deuxième étape dans la création du musée revient néanmoins à la municipalité, qui devrait, à brève échéance, donner le feu vert à sa constitution. Il devrait s’installer à l’automne dans le pavillon de l’Italie, dans les Giardini, une fois passée la prochaine Biennale. Gianfranco Mossetto, l’adjoint chargé de la Culture, laisse entrevoir la possibilité de transférer le musée dans les entrepôts de l’Azienda di Trasporti Lagunari (Société des transports de la Lagune) qui sont adjacents aux Jardins de la Biennale.

Les membres fondateurs devraient nommer assez rapidement le directeur du nouveau musée. Il incombera à celui-ci de gérer le "Mac", de déterminer sa programmation, de promouvoir les activités de recherche, voire également de créer un atelier de restauration d’art contemporain, financé par la Fondation de la Caisse d’Épargne. Ces décisions devront être prises en accord avec le directeur des musées municipaux, qui sera chargé de le superviser.

Le Musée d’art contemporain devrait être inauguré par une exposition de ses collections, enrichies de celles des musées de Prato et de Rivoli. Mais il ne serait pas étonnant que les "Huit magnifiques" constituent l’attraction principale de la Biennale 97. Celle-ci constitue en effet une rampe de lancement rêvée. Germano Celant travaillait d’ailleurs sur le projet du musée, paraît-il bien avancé, avant d’être nommé commissaire général de la Biennale 97. Il sera sans doute remplacé par le conservateur du Musée de Rivoli, Ida Gianelli. Le protocole d’accord proposé par la mu­ni­cipalité de Venise au Guggenheim de New York n’est pas du même acabit. La fondation américaine devrait restructurer à ses frais les espaces situés au Punta della Dogana en échange du cofinancement, avec la commune, des expositions (non exclusivement d’art contemporain) organisées dans ce lieu. Les négociations semblent se poursuivre, et il est encore trop tôt pour en prévoir l’issue.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Et vogue le musée !

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