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Circuit court et vue panoramique

Par Anne-Cécile Sanchez · L'ŒIL

Le 23 mai 2022 - 444 mots

Sête -  Avant de relancer en mai 2019 Midi là-haut, le restaurant du Musée Paul Valéry, Arnaud Mirabel avait déjà créé avec son épouse le Café de la Panacée, à Montpellier.

Puis cet enfant de Sète a accepté de reprendre avec son chef La Coquerie, une table gastronomique sur le chemin du cimetière marin. La Coquerie n’ouvrait que le soir, tandis que le musée voisin, juste au-dessus, cherchait un repreneur pour sa cafétéria : les choses se sont faites naturellement, et voici la même équipe aux manettes des deux adresses, lesquelles partagent le même réseau de petits producteurs locaux. Les poissons de Méditerranée arrivent le matin au marché de la criée, l’huile d’olive est fabriquée maison. Le pain, dont la mie révèle une belle tenue sous la dent, a été sourcé avec soin auprès d’un artisan boulanger qui travaille uniquement des farines sélectionnées. Depuis la terrasse ombragée de grands parasols, la vue sur la baie est écrasante de beauté, le calme absolu, c’est l’endroit idéal pour se mettre au courant de l’actualité artistique locale. Car il se passe pas mal de choses à Sète ! Le Centre régional d’art contemporain (Crac) est dirigé par Marie Cozette, depuis l’été 2018. Le Musée international des arts modestes (Miam) a fêté ses 20 ans et se lance dans une démarche expérimentale en multipliant les collaborations transversales. Quant au nouveau directeur du Musée Paul Valéry, Stéphane Tarroux, nommé en octobre 2021, il entend redonner une place à la peinture contemporaine. Sa programmation s’aventurera-t-elle au-delà du mouvement de la figuration libre, dont deux représentants, Hervé di Rosa et Rémi Blanchard, ornent les murs du Midi là-haut (dépôt d’un collectionneur du cru) ? Avant d’en apprendre davantage, il faut consulter l’ardoise. Celle-ci évolue au fil des saisons et de l’inspiration du chef, Iacopo Chomel. Trois entrées, trois plats (dont un végétarien), trois desserts. Pas de formule, mais l’été le choix d’entrées s’étoffe à la façon de tapas à grignoter. Les propositions ne manquent pas d’audace, comme ce poulpe laqué à la betterave et à l’hibiscus pour démarrer, ou ces asperges sur un lit de patates douces et ail des ours, une association de goûts et de textures qui surprend. Plus franche, l’échine de porc dans sa déclinaison méridionale est accompagnée de fèves et d’artichauts. Il faudra revenir pour goûter les ravioles à l’anguille fumée. En dessert, les plus prudents jetteront leur dévolu sur un classique et honnête baba au rhum, les autres tenteront la ganache au grué de cacao, où se glissent quelques touches grasses et acidulées d’avocat et de pamplemousse. Au loin, la mer étale se fond dans le ciel bleu claquant. Le serveur offre un deuxième café, on l’accepte volontiers.

Midi là-haut,
Restaurant du Musée Paul Valéry, 148, rue François-Desnoyer, Sète (34). À l’ardoise : entrées entre 7 et 10 €, plats entre 16 et 25 €, desserts 8 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°755 du 1 juin 2022, avec le titre suivant : Circuit court et vue panoramique

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