Grands sites

Carnac à nouveau libre d’accès hors saison

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 5 février 1999 - 441 mots

Le site de Carnac, dans le Morbihan, interdit d’accès depuis 1991 afin de limiter les effets destructeurs du piétinements de ses 800 000 visiteurs annuels, va être à nouveau ouvert au public, hors saison touristique.

PARIS - Ce rétablissement en hiver du libre accès au site figure dans le rapport du conservateur général du patrimoine, Jean-Pierre Mohen, sur sa conservation et sa mise en valeur, remis le 15 janvier à Madame Catherine Trautmann. L’ouverture partielle reste toutefois subordonnée à l’évolution de la végétation, soumise avant la fermeture du site à un piétinement intense, précise-t-on au ministère de la Culture. Craignant que les monuments ne se “déchaussent” du fait de l’érosion du sol, l’État, propriétaire des lieux, avait lancé en 1991 un schéma d’aménagement de cette “île de Pâques” bretonne unique au monde, vieille de 6 000 ans, et composée de 3 800 menhirs dont l’origine reste mystérieuse. Doté d’un budget de 100 millions de francs financé par l’Union européenne, l’État et les collectivités, ce projet d’aménagement provoque depuis huit ans de vives protestations, orchestrées notamment par l’association “Menhirs libres”, qui s’élève contre l’édification d’un “Menhirland” à Carnac. Le projet initial prévoyait, dès 2000-2001, un accès payant, avec aménagement de pistes, construction d’un parking et d’un centre d’accueil.

Dans son rapport, Jean-Pierre Mohen préconise également la réduction, dans un premier temps, du nombre de places de stationnement et la création d’un cheminement parallèle aux alignements, avec cinq stations d’observation. La gratuité du circuit de visite, qui longera les alignements de Kermario, sur la bordure nord du site, “est confirmée”. Seront par ailleurs proposées des visites-conférences payantes, limitées pendant l’été en fonction de l’état du couvert végétal, protecteur de la couche archéologique et garant de la stabilité des menhirs. Une “Maison des légendes”, d’accès gratuit, retraçant l’histoire architecturale de Carnac et celle des idées, sera créée. Le rapport invite aussi à “mieux articuler” les relations entre le site, le musée de Carnac et le tumulus Saint-Michel.

Une campagne de fouilles programmées sera par ailleurs mise en place afin d’explorer l’emprise supposée de l’enceinte du temple, à l’ouest des alignements de Kermario, et pour réaliser des mesures de datation dans le cadre d’un projet collectif de recherche sur les sites mégalithiques de la région.

Madame Trautmann a chargé Emmanuel Couet, de la Direction de l’Architecture et du Patrimoine, de la mise en œuvre de ce projet “dans un esprit de concertation”. Pour sa part, Jean-Pierre Mohen devient membre du Groupe de recherche scientifique sur le projet Carnac, constitué en janvier 1998. La ministre envisage également, après concertation avec les élus, de proposer à l’Unesco d’inscrire le site au titre du Patrimoine mondial de l’humanité.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°76 du 5 février 1999, avec le titre suivant : Carnac à nouveau libre d’accès hors saison

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