Bienvenue chez Dali et Gala

La maison de l’artiste à Port-Lligat ouvre ses portes au public

Le Journal des Arts

Le 24 octobre 1997 - 460 mots

La maison de Dali à Port-Lligat vient d’ouvrir au public, marquant la dernière phase de l’ambitieux projet de la Fondation Gala-Salvador Dali de Figueras : créer un triangle géographique consacré à l’artiste, dont les deux autres sommets sont le Musée Dali et le Castillo de Púbol, créé il y a un peu moins de deux ans.

BARCELONE (de notre correspondant). En 1930, par amour pour Gala, Dali rompt toute relation avec sa famille conservatrice et, attiré par le charme et la solitude du paysage, décide de s’établir à Port-Lligat. Il y achète une petite maison de pêcheur, située entre l’embarcadère et la route qui va à Cadaqués. Durant près de cinquante ans, il la restaure et l’agrandit avec l’aide d’Emili Pugnau, un jeune constructeur de la région. Les corridors sans issue, les légers dénivellements et les escaliers sinueux, ainsi que la décoration surchargée de fleurs séchées, d’animaux empaillés, de meubles anciens et d’une multitude de souvenirs, constituent un parfait témoignage du surréalisme appliqué au quotidien. Ils contribuent à recréer l’atmosphère magique et inquiétante qui entourait la vie du couple. En revanche, aucun tableau de Dali n’est conservé à Port-Lligat. Le ministère de l’Économie et des Finances a subventionné la restauration et la transformation de la maison en musée. Les travaux ont duré environ deux ans, pour un coût total de 150 millions de pesetas (environ 6 millions de francs). L’architecte chargé de la réhabilitation, Oriol Clos, a pris en compte la nature des différents espaces. Les pièces consacrées à la vie privée sont fermées par une barrière qui canalise le public. Dans les espaces de travail, encombrés de quantité d’objets, les visiteurs sont également tenus à une distance prudente. Enfin, à l’extérieur, les espaces où se déroulait la folle vie mondaine de Dali – la piscine, par exemple – ont dû être reconstruits, car ils étaient très abîmés. Chaque détail a été minutieusement restitué, afin de recréer au mieux l’ambiance glamour des années soixante-dix. Les modifications apportées à la maison sont minimes et exclusivement d’ordre pratique. Elles permettent de doter l’endroit des aménagements nécessaires à sa transformation en musée. Les livres ont été grossir le fonds bibliographique du Centro de Estudios Dalinianos de Figueras, et de faux volumes ont été installés à leur place. “Nous avons fait appel aux souvenirs des nombreuses personnes qui ont visité les lieux et nous nous sommes basés sur des photographies”, explique Jordi Artigas, responsable du fonctionnement de la Maison Dali et du Castillo de Púbol. Sur les 500 m2 construits, seuls 70 m2 se visitent, et l’entrée n’est autorisée qu’à huit personnes à la fois toutes les dix minutes. Il est donc vivement conseillé de réserver au 34 72 25 80 63. La maison fermera pour l’hiver, du 2 no­vembre au 15 mars 1998.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Bienvenue chez Dali et Gala

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