Jennifer Flay, pour l’art contemporain

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 janvier 2004 - 378 mots

Mi-novembre, la nomination de Jennifer Flay comme directrice artistique de la Fiac a heureusement surpris le monde de l’art. Unanimement déçu par la médiocrité de l’organisation du trentième anniversaire de celle-ci, celui-ci voyait là le signe d’une fin annoncée.

La décision prise par Reed Exposition France, propriétaire de la Fiac, d’en repenser le fonctionnement en créant un nouveau comité de pilotage et en nommant quelqu’un à la direction artistique, augure d’une attitude qui est encourageante. La tâche qui incombe à Jennifer Flay n’est pas des moindres. Elle le sait. C’est même cela qui l’intéresse.

Originaire d’Oakland (Nouvelle-Zélande), Jennifer Flay, la quarantaine entamée, est venue en France en 1980 pour achever ses études d’histoire de l’art. Les stages qu’elle a successivement effectués chez Catherine Issert, à Saint-Paul-de-Vence, puis chez Ghislaine Hussenot, enfin chez Daniel Templon, l’ont confirmé dans son envie d’ouvrir sa propre galerie. C’est ce qu’elle fait en 1991, rue Debelleyme, dans un immeuble du quartier du Marais, là où ça bouge.

Fondamentalement intéressée par tout ce qui contribue à remettre en cause nos habitudes perceptives, elle y défend notamment les travaux de Claude Closky, Dominique Gonzalez-Foerster, Karen Kilimnik, Michel François, Xavier Veilhan, Alain Séchas… Mais comme le contexte du marché n’est guère favorable et que les loyers sont élevés dans ce quartier, Jennifer Flay n’hésite pas une minute quand l’occasion se présente de déménager. En 1997, elle participe au mouvement de migration vers la rue Louise Weiss initié par Jacques Toubon, maire du XIIIe arrondissement, y favorisant l’implantation d’un groupe de jeunes galeries contemporaines. Jusqu’en juin 2003, la galerie Jennifer Flay y a développé une activité de tout premier plan, multipliant projets, expositions et participations aux grandes foires internationales jusqu’à ce qu’un grave accident de voiture qui perturbe fortement sa santé ne lui permette plus de s’y investir comme elle le souhaiterait. Elle décide alors de fermer sa galerie.

En répondant à l’invitation de Reed Exposition France, Jennifer Flay aspire à mettre toute son expérience au service de cette passion pour l’art contemporain qui lui colle à la peau. Il est de l’intérêt de tous qu’elle le fasse en toute liberté d’agir et de penser, afin de redonner à la foire parisienne la place qu’elle se doit d’occuper dans le concert international de ce genre de manifestations.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°554 du 1 janvier 2004, avec le titre suivant : Jennifer Flay, pour l’art contemporain

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