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ARTS PREMIERS ET ARTS ASIATIQUES

Un Parcours des Mondes 2017 très solide

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 20 septembre 2017 - 752 mots

PARIS

La foire à ciel ouvert consacrée à l’art tribal et l’art asiatique a drainé de nombreux visiteurs. Les ventes sont allées bon train même si les marchands auraient souhaité rencontrer plus de nouveaux clients.

Paris. Le Parcours des mondes, qui s’est déroulé dans le quartier Saint-Germain-des-Prés à Paris du 12 au 17 septembre, a rencontré le succès escompté. « Selon plusieurs marchands, il s’agit de l’une des meilleures éditions. Le soir du vernissage, ils ont vendu à tour de bras. Il y avait énormément d’étrangers – au moins 60 % des visiteurs – tels des Américains, des Australiens, des Néo-Zélandais, des Indiens, des Chinois… Je pense que cette foire est celle qui draine le plus d’étrangers en France, a commenté Pierre Moos, le directeur de la manifestation. Sans doute, le bon rapport qualité-prix y est pour quelque chose. » « Malgré la pluie, il y a eu beaucoup de visiteurs et il n’y a pas eu de creux dans la semaine », a ajouté l’antiquaire Olivier Castellano.
 

Des clients « motivés »

Tout le monde a bien vendu. La collection de fétiches Batéké de Sophie et Claude Lehuard exposée chez Abla & Alain Lecomte (Paris) a remporté un franc succès. Plusieurs pièces ont été acquises parmi lesquelles l’œuvre majeure, un fétiche collecté entre 1924 et 1933. « Les clients sont motivés, c’est rassurant ! », a souligné Alain Lecomte. Même succès pour Charles-Wesley Hourdé (Paris) avec son exposition « L’emprise des masques ». Il a cédé en particulier un masque Fang Ngil (Gabon) blanc au-delà du demi-million d’euros. Tout aussi plébiscitée, la collection de peignes du collectionneur belge Émile Deletaille montrée par Didier Claes (Bruxelles) a été rapidement acquise par un seul et même collectionneur. Laurent Dodier (Le Val-Saint-Père), avec son exposition consacrée aux Dogon et Bambara, a également bien vendu, ainsi une figure d’ancêtre, peuple Dogon (Mali), milieu du XVIIe siècle – « la grande époque pour les Dogon », a-t-il précisé – a été emportée par un collectionneur français pour 100 000 euros.

Olivier Castellano (Paris), qui a exposé non seulement de l’art africain mais aussi de l’art indonésien, a eu raison car il a vite cédé un personnage en pierre, pré-Tordja, et un masque du Népal acquis par un collectionneur d’art africain. David Serra (Barcelone) s’est délesté tout de suite d’une statuette du Poro, Sénoufo (Mali) qui a probablement appartenu au marchand Paul Guillaume. Le même sort était réservé à une statuette d’ancêtre Blolo Bla, style du maître d’Essankro, Baoulé, Côte d’Ivoire.

Éric Hérault, qui vient d’ouvrir sa galerie rue Visconti, a vendu plusieurs pièces dont une statue Baoulé (provenance : Charles Ratton), autour de 30 000 euros. Le marchand canadien d’art tribal Jacques Germain, qui exposait en partenariat avec le parisien Alain Marcelpoil spécialisé dans le mobilier d’André Sornay, était également satisfait de cette édition. Il a confié travailler aujourd’hui différemment sur la foire : « Il y a tellement de monde qui visite le Parcours que mon œuvre phare, une statuette du Congo, était placée dans l’arrière-boutique. Cela me permet de ne pas la griller. Elle reste ainsi inédite. » Une astuce qui lui a permis de s’en séparer rapidement.
 

Rares nouveaux amateurs

En dehors de ces ventes dynamiques, plusieurs marchands ont reconnu avoir vendu essentiellement à des clients fidèles. « Le seul regret de cette édition est le manque de nouveaux amateurs », a confessé Didier Claes. Même constat chez les marchands d’art d’Asie pour qui le Parcours s’est bien déroulé mais qui ne parviennent pas à renouveler une clientèle de jeunes collectionneurs. « Il y avait une bonne énergie mais j’ai surtout revu des gens que je connaissais », a rapporté Alexis Renard (Paris). C’est aussi le constat fait par Max Rutherston (Londres) spécialisé dans les netsuke. Le marchand anglais avait investi la galerie Espace 4.Si celle-ci était située hors parcours, il a tout de même vendu une selle japonaise en laque et cuir décoré à Gabriel Barbier-Mueller, féru d’art des samouraïs, de passage à Paris pour l’inauguration de l’exposition présentée à la Biennale Paris [lire p. 33-34] en hommage à son père. Antoine Barrère se disait également très satisfait de sa participation, lui qui n’a pas souhaité être présent cette année à la Biennale. Il montrait entre autres un monumental bronze japonais, un Bouddha Dainichi Nyorai, époque Edo, début du XIXe, affiché à 500 000 euros.

Si le mauvais temps n’a pas gâché la fête, en revanche deux événements fâcheux ont terni l’édition : un marchand d’art africain et un marchand d’art asiatique ont été victimes de vols. La sécurité sera certainement à l’ordre du jour de la prochaine édition.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°485 du 22 septembre 2017, avec le titre suivant : Un Parcours des Mondes 2017 très solide

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