Royaume-Uni - Foire & Salon

Photo London une foire devenue très britannique

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 19 mai 2025 - 536 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Photo London confirme son virage local avec 70 % de participants britanniques et un nombre réduit de galeries, dans un marché moins dynamique.

En mai 2015, la première édition de Photo London dévoilait à Somerset House les propositions de 76 galeries et 8 éditeurs. La relance de la foire par Michael Benson et Fariba Farshad, ses nouveaux organisateurs, avait suscité l’intérêt des grandes galeries new-yorkaises et européennes.

La physionomie de Photo London 2025, qui a fermé ses portes hier dimanche 18 mai, a profondément changé. Les galeries de renom se déplacent moins souvent, ou de façon ponctuelle, comme cette année Rose Gallery, revenue avec une exposition personnelle de Tania Franco Klein. Un retour lié à la sélection de la photographe mexicaine pour la 40ᵉ édition de New Photography au MoMA cet automne.

Le nombre d’exposants a augmenté (136 contre 84 en 2015), tandis que celui des galeries au sens strict continue de diminuer : 66, soit 48,5 % des participants, contre 90 % en 2015. Fondations, associations, photographes tels que Miles Aldridge, collectifs, agents d’artistes et Artvisor représentent désormais près de 42 %, les éditeurs et librairies comptant pour moins de 10 %. La création de la section Positions, placée sous le commissariat de la collectionneuse libanaise Maria Sukkar et regroupant neuf artistes non représentés par une galerie, fait partie de cette évolution qui singularise désormais Photo London.

« Le marché a évolué, les façons d’acheter de l’art aussi. Les gens se sentent de plus en plus à l’aise pour acheter en ligne. On a donc rapidement élargi notre conception des galeries avec lesquelles on pouvait travailler », explique Sophie Parker, sa directrice. La difficulté de la foire à mobiliser les galeries explique surtout cette évolution. Londres s’est révélé être un marché moins porteur qu’espéré. La proportion de galeries anglaises, et plus largement de participants britanniques, devient ainsi plus importante d’une année sur l’autre - près de 70 % en 2025 contre 40 % en 2015 - tandis que le taux de rotation des galeries atteint 51 %. 

La présence des galeries françaises se maintient avec cette année le retour des galeries XII, Esther Woerdehoff et Polka (avec une exposition personnelle de Salgado), aux côtés de Bendana-Pinel, Echo Fine Arts Cannes, Bacqueville, Clémentine de la Féronnière et Sophie Scheidecker, déjà présentes l’an dernier.

Martin Parr, Mayor of Todmorden's inaugural banquet, West Yorkshire, 1977, 30 x 40 cm. © Martin Parr / Courtesy Galerie Clémentine de la Féronnière
Martin Parr, Mayor of Todmorden's inaugural banquet, West Yorkshire, 1977, 30 x 40 cm.
© Martin Parr
Courtesy Galerie Clémentine de la Féronnière

Au niveau des propositions, si la photographie du XIXᵉ siècle reste représentée par la galerie londonienne Robert Hershkowitz et la photographie moderne par d’autres galeries telles que Camera Work (Berlin) ou Grob Gallery (Genève), la photographie contemporaine domine largement, notamment ses auteurs anglo-saxons tous genres confondus, avec Martin Parr, David Bailey et Steve McCullin en tête d’affiche. 

Cette dixième édition s’est aussi distinguée par une qualité plus homogène et une structuration plus lisible. Désormais, la photographie animalière ou liée à la scène musicale anglo-saxonne (bien moins présente) ne brouille plus les autres propositions, avec quelques découvertes. En particulier chez trois galeries participant pour la première fois à la foire, voire à une foire tout court, comme la galerie taïwanaise Chini, avec une exposition très remarquée de Ching-Hui Chou, ou celle du photographe Limb Eung Sik (1912-2001), pionnier de la photographie coréenne, présentée par la galerie sud-coréenne Yeh. À la clôture de la foire, comme de coutume, les niveaux de satisfaction différaient d’une galerie à l’autre.

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