ARTS PREMIERS

Paris Tribal : un résultat satisfaisant

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 26 avril 2018 - 517 mots

PARIS

Affecté par la grève, l’événement parisien consacré aux arts premiers n’a pas attiré le public escompté. Ce qui n’a pas empêché les marchands de vendre.

Paris. Lancé il y a cinq ans par une poignée de marchands, Paris Tribal s’est tenu dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés du 11 au 14 avril. Par rapport à l’an passé, l’événement s’était un peu étoffé, réunissant 32 participants contre 27 en 2017. Strictement réservé aux marchands parisiens dans un premier temps, il s’est ouvert depuis l’année dernière aux exposants étrangers sur le principe de l’invitation. Aussi, sur les 23 galeristes parisiens, 8 avaient fait le choix d’inviter un marchand non parisien, à l’instar d’Anthony Meyer qui a partagé son espace avec Laurent Dodier (Le Val-Saint-Père, Manche) ou encore Alain Bovis qui a convié Michel Thieme (Amsterdam).

Sans commune mesure avec le Parcours des mondes organisé en septembre, Paris Tribal propose des pièces à des prix abordables tout en restant de qualité. Malheureusement, la grève des transports n’a pas joué en la faveur des marchands. Même si quelques Hollandais, Belges et Allemands sont venus au vernissage, la manifestation a été désertée en deuxième partie de semaine par les étrangers et provinciaux. « Le jour du vernissage et le lendemain, nous avons bien travaillé, mais le vendredi et le samedi, rien, à cause de la grève. Cela nous a totalement bloqués. Des clients m’ont téléphoné en me disant qu’ils ne viendraient pas », relatait Alain Lecomte.

Les marchands qui avaient organisé une exposition thématique ont mieux tiré leur épingle du jeu que les autres, à l’instar de la galerie Abla & Alain Lecomte, qui proposait un ensemble de cinq panneaux d’initiation rongwe des Ejagham, de l’État du Cross River au Nigeria. L’un des panneaux a rapidement été emporté par un grand collectionneur (autour de 6 000 €), tout comme une sculpture Boki du Nigeria. A aussi bien travaillé la galerie Pascassio-Manfredi, qui avait axé sa présentation sur les objets en or d’Asie du Sud-Est pour des prix allant de 350 à 15 000 euros. Alexandra Pascassio Manfredi s’est dit satisfaite, tout en reconnaissant qu’il n’y avait pas foule. Elle a vendu neuf objets dont une coiffe Minangkabau (Sumatra, Indonésie) ; plusieurs collectionneurs lui ont indiqué au passage avoir été déçus par le manque d’effort de certains marchands, a-t-elle confié. « Ce n’est pas parce que c’est un petit événement qu’il ne faut pas se renouveler. Il faut éveiller la curiosité des visiteurs et ne pas simplement sortir des pièces de son stock. » Cédric Le Dauphin, président de la manifestation, n’a pas ménagé sa peine non plus en rassemblant une sélection de keris (armes blanches) des cours indonésiennes. « J’en ai vendu quatre ou cinq (entre 500 et 1 500 € chacun), pas les plus importants mais ceux de qualité intermédiaire. » Enfin, Jean-Édouard Carlier (Voyageurs & Curieux), qui montrait un ensemble de pièces de la région d’Aitape (Mélanésie), a cédé notamment trois charmes (statuettes) à un même collectionneur tandis qu’une pagaie cérémonielle, auparavant conservée au Museum für Völkerkunde de Leipzig (130 000 €), était encore disponible. « Le musée a tenté de la racheter mais n’a pas le budget. »

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°500 du 27 avril 2018, avec le titre suivant : Paris Tribal : un résultat satisfaisant

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