Ventes aux enchères

MAISON DE VENTES

Arnaud Cornette de Saint Cyr : « Nous sommes la deuxième maison de ventes en Belgique »

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 13 mars 2019 - 636 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

La maison Cornette de Saint-Cyr est l’une des rares entités françaises à avoir sa propre salle des ventes à Bruxelles, et ce depuis 2013.

Arnaud Cornette de Saint-Cyr - Fabrice Gousset
Arnaud Cornette de Saint-Cyr
© Fabrice Gousset

Bruxelles. La neuvième maison de ventes aux enchères française, installée dans un hôtel particulier de l’avenue Hoche à Paris (depuis qu’elle a renoncé à Drouot en 2014 à la suite de la décision de l’hôtel parisien de se séparer de Drouot Montaigne) est implantée à Bruxelles depuis 2013. Elle est ainsi l’une des rares maisons françaises à disposer de sa propre salle des ventes dans la capitale belge – à l’exception de Millon –, tandis qu’Arcurial et Tajan n’y possèdent que des bureaux. Piasa, quant à elle, a organisé sa première vente en juin dernier à la Patinoire royale, donc hors ses murs.

Une antenne complémentaire

Déjà présente sur le marché belge grâce à des correspondants, des partenariats avec des galeries et des présentations organisées deux à trois fois par an depuis une vingtaine d’années, l’étude parisienne a décidé de sauter le pas il y a six ans en s’installant dans un hôtel particulier du quartier des galeries d’art contemporain près de l’avenue Louise, avec une équipe entièrement belge. « La Belgique est un marché extrêmement actif, surtout dans notre domaine, l’art moderne et contemporain. Il y a beaucoup de collectionneurs, que ce soit dans la partie francophone ou la partie flamande. Ils sont très curieux, mobiles et dynamiques dans leur collection », souligne Arnaud Cornette de Saint Cyr, commissaire-priseur et directeur général de la maison de ventes. L’image de la maison est intimement liée à l’art contemporain, sa spécialité phare. Mais si elle représentait 90 % de l’activité il y a dix ans encore, aujourd’hui, à Paris, le pôle XXe siècle compte désormais pour 70 %, tandis que le département collection – qui regroupe les arts anciens – d’une part, et le département Art de vivre (Haute Couture, vin, montres et bijoux) d’autre part, pèsent 15 % chacun.

En Belgique, l’opérateur organise quasiment à 100 % des ventes d’art du XXe siècle (art contemporain, art moderne et design), et notamment d’art belge. « Paris et Bruxelles sont très complémentaires. De Bruxelles, nous accédons à toute l’Europe du Nord, tandis que depuis Paris, nous avons accès à l’Italie, la Suisse et l’Espagne. Grâce à ces deux pôles, nous avons un maillage assez fort », commente le commissaire-priseur. Les lots venant de Belgique peuvent aussi bien être vendus à Bruxelles qu’à Paris : « Nous essayons de vendre là où le marché nous semble le plus porteur », indique-t-il. Par exemple, l’opérateur a vendu à Bruxelles trois œuvres d’Evelyne Axell (artiste pop belge), qui ont toutes trois battu les précédents records de prix et venaient de Suisse. « À l’inverse, les tableaux modernes classiques trouvés en Belgique sont souvent vendus à Paris, où le marché est plus actif. » Selon Arnaud ­Cornette de Saint Cyr, la stratégie paye, puisque le chiffre d’affaires en Belgique – qui représente un quart du total (31,30 M€) – atteint 7,8 millions d’euros en 2018. « La filiale belge a tout de suite été rentable et nous sommes maintenant la deuxième maison de ventes en Belgique après De Vuyst », se félicite le directeur général. Et d’ajouter, « à l’exclusion des ventes privées, les ventes aux enchères ont augmenté en un an de 10 % à Paris et de 15 % à Bruxelles ».

Quant à ouvrir des bureaux à New York ou en Chine, la question n’est pas à l’ordre du jour. « Nous n’avons pas forcément une marque assez forte pour nous y installer. En revanche, des clients américains nous confient des tableaux pour que nous les vendions à Paris. Entre 200 000 et 500 000 euros, le tableau devient la star de la saison à Paris et a une vraie visibilité ! », estime Arnaud Cornette de Saint-Cyr.

Si la maison de ventes ouvre d’autres bureaux, ce serait plutôt en Europe et probablement à Milan.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°518 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : « Nous sommes la deuxième maison de ventes en Belgique »

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