Maîtres anciens à New York : la hausse se poursuit (part II)

Pour les dessins, la source se tarit

Le Journal des Arts

Le 18 février 2000 - 432 mots

Une feuille de Goya enlevée pour l’équivalent de 5,5 millions de francs, un Rembrandt à plus de 24 millions de francs : quelques fortes enchères ont été enregistrées à New York, les 26 et 28 janvier, lors des ventes de dessins anciens, moins riches que l’an passé.

NEW YORK (de notre correspondant) - Plusieurs œuvres intéressantes ont émergé des ventes de dessins anciens, toutefois moins fournies que les années précédentes. La pièce phare de la vente organisée par Sotheby’s, le 26 janvier, était un superbe dessin au fusain de Goya, Pleurs et gémissements, représentant un vieil homme à genoux, vêtu de haillons – le type d’œuvre qu’apprécient les collectionneurs du maître espagnol. Il été adjugé 850 000 dollars (5,5 millions de francs) à un collectionneur new-yorkais. L’autre pièce marquante était un dessin au crayon peu connu d’Hendrick Goltzius, représentant son ami Gillis van Breen en train de dessiner, la plume à la main. Estimé 80 à 120 000 dollars, il a été acheté 440 000 dollars (2,8 millions de francs) par le Rijksmuseum d’Amsterdam. Le Getty Museum a enlevé l’un des deux dessins au crayon de Canaletto, Caprice inspiré de la cour du palais Grifalconi-Loredan, Venise, à 160 000 dollars ; l’autre, un feuillet double face représentant le Campo S. Basso, la partie nord avec l’église – avec une scène de marché au verso –, a été acquis pour 130 000 dollars par le marchand Katrin Bellenger, malgré l’avis défavorable du spécialiste de Canaletto, Charles Beddington, qui l’attribuait à Bernardo Bellotto.

La vente de Christie’s du 28 janvier a réservé davantage de surprises. Elle comprenait deux paysages au crayon et lavis de Rembrandt, provenant de la collection Michael Currier, qui avaient appartenu au fils de Nicholas Flink, élève de Rembrandt. Celui-ci les avait cédés à William, deuxième duc du Devonshire ; ses descendants les ont mis en vente lors des dispersions de la collection Chatsworth par Christie’s à Londres, en 1984. Une vue près de Rampoortje, Amsterdam, à l’époque adjugée 686 782 dollars, a été acquise pour 3,7 millions de dollars (24,3 millions de francs) par un collectionneur anonyme pour le compte de la Pierpont Morgan Library. Le second, Les fortifications de Saint-Anthonispoort à Amsterdam, estimé 1,4-1,8 million de dollars, a trouvé preneur à 2,6 millions de dollars en la personne du marchand Bob Haboldt, agissant très probablement pour un client. Le Getty a réalisé une bonne affaire en enlevant à 156 500 dollars, également par l’intermédiaire de Haboldt, une somptueuse étude préparatoire du maître allemand de la Renaissance Heinrich Aldegrever, pour la gravure Lazare mendiant à la table d’un homme riche.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°99 du 18 février 2000, avec le titre suivant : Maîtres anciens à New York : la hausse se poursuit (part II)

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