Galerie

Tableaux anciens et XIXe

Lyon et le paysage

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 14 décembre 2011 - 554 mots

LYON

Le galeriste Michel Descours présente près d’une quarantaine de peintures et dessins de paysagistes en relation avec la ville située au confluent du Rhône et de la Saône.

LYON - Le galeriste lyonnais Michel Descours a réuni un florilège de peintures et de dessins du XVIIe au début du XXe siècle autour du paysage. Si la sélection fait la part belle au XIXe siècle, c’est autour d’un extraordinaire tableau signé Hubert Robert que s’est organisé l’accrochage. Embarcadère méditerranéen (1771), huile sur toile de 183 x 225 cm, est un paysage ornemental d’exception, réalisé par l’artiste, de retour d’Italie. Mis à part quelques dessins, c’est la seule marine connue de l’artiste. Le galeriste l’a acquise auprès d’une collection particulière madrilène. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le tableau est répertorié dans la collection des ducs de Montpensier au palais de San Telmo à Séville, une provenance qui laisse penser à une commande princière. « Daté de 1771, il précède la série monumentale peinte pour le palais du comte Alexandre Stroganov à Saint-Pétersbourg, en 1773, le premier sommet de l’artiste dans ce genre », précise Mehdi Korchane, collaborateur du galeriste. La découverte de cette œuvre a emballé le Musée des beaux-arts de Valence (Drôme), lequel possède la plus importante collection d’œuvres d’Hubert Robert (plus de 100), avec le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. « Nous aimerions pouvoir l’acheter », souffle Hélène Moulin-Stanislas, directrice de l’institution valentinoise.

« Sentiment mystique »
À côté de ce monument, les paysages du XIXe siècle sont présents en force. Souvent resté dans l’ombre de son frère Hippolyte, le peintre d’origine lyonnaise Paul Flandrin a acquis ses lettres de noblesse avec le paysage, dont il favorise l’approche contemplative. Il s’illustre avec Pendant la moisson, environs de Montmorency au Salon de 1869. Fondateur avec Pierre Révoil et Fleury Richard de l’école lyonnaise du XIXe siècle, Jean-Michel Grobon se distingue avec deux toiles peintes à une cinquantaine d’années d’intervalle et dans des formats différents, représentant à chaque fois Le Bois de Rochecardon (1795 et 1850). Dans la seconde toile, très poétique, l’arrière-plan ensoleillé est animé d’une scène de rencontre entre un cerf et une biche (versus une bergère et son troupeau). À l’avant-plan, on découvre des colverts et petits oiseaux, ainsi qu’une truite dans une eau transparente, peints avec une extrême délicatesse.

Sorties de la collection personnelle du galeriste, plusieurs œuvres de Louis Janmot, réunies en trente ans, revêtent une importance particulière pour Michel Descours, très sensible à la « transposition du sentiment mystique dans le paysage ». Retour deux siècles en arrière pour un autre coup de cœur du galeriste, faisant également partie de sa collection : Paysage montagneux de Louis Cretey. Ce tableau, découvert lors de la première rétrospective organisée sur le peintre par le Musée des beaux-arts de Lyon en 2010, peut étonner par son absence de figure, même si la composition et la palette sont typiques du peintre. « Cretey a travaillé exclusivement à Lyon et en Italie, sans influence des écoles parisiennes, souligne Michel Descours. C’est l’un des plus grands artistes du XVIIe français. »

PAYSAGES, DE DUGHET À CAILLEBOTTE

Nombre d’œuvres exposées : 37
Prix : de 5 000 à 650 000 euros

Jusqu’au 28 janvier 2012, galerie Michel Descours, 44, rue Auguste-Comte, 69002 Lyon, tél. 04 72 56 75 97, tlj sauf dimanche 10h-12h, 14h30-19h. Catalogue.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°359 du 16 décembre 2011, avec le titre suivant : Lyon et le paysage

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