Ventes aux enchères

VENTES PUBLIQUES

Londres, des ventes d’art contemporain ternes

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 17 octobre 2019 - 542 mots

Les vacations automnales de Christie’s et Sotheby’s affichent des résultats conformes aux attentes mais moins resplendissants qu’en 2018.

Londres. C’est Banksy qui a marqué, une fois encore, les grandes ventes aux enchères de Londres. En 2018, une toile de l’artiste britannique s’autodétruisait en pleine vacation chez Sotheby’s à Londres. Cette fois c’est l’image de sa peinture satirique Devolved Parliament (« Le Parlement des singes ») qui a fait le tour des réseaux sociaux. Partie le 3 octobre pour 11,1 millions d’euros chez l’auctioneer américain (soit quatre fois plus que son estimation et établissant un nouveau record pour l’artiste), la toile ne pouvait être plus à propos : elle représente une séance au Parlement britannique tenue par des singes peinte dix ans avant l’incroyable spectacle donné par les députés débattant du Brexit.

L’ombre de ce divorce européen semble avoir plané sur les grandes sessions d’art contemporain pendant la semaine de la Frieze. Les deux grandes maisons de ventes, Sotheby’s et Christie’s, affichent certes des résultats conformes aux attentes, mais en baisse comparés à 2018. Comme l’an passé, la maison dirigée par François Pinault arrive en tête, réalisant un total de 148,1 million d’euros, contre 76 millions d’euros pour celle de Patrick Drahi. Un résultat plus faible qu’en 2018 où Christie’s totalisait 166,9 millions d’euros et Sotheby’s, 93,9 millions d’euros. Phillips, quatrième maison de ventes aux enchères dans le monde, affiche, elle, des résultats solides, totalisant 40,1 millions d’euros contre 35,9 l’an dernier. Notons que cette dernière est en nette progression sur cette période, puisqu’elle a augmenté son résultat de 163 % depuis 2016 (24,5 M€).

 

 

De grands noms ravalés

Hormis la toile de Banksy, les ventes du soir n’ont pas fait d’étincelles chez le duopole Christie’s/Sotheby’s. Si une trentaine d’enchères sont millionnaires, les œuvres ont néanmoins été adjugées pour des montants situés dans leurs estimations, voire dans la fourchette basse. Les têtes d’affiche sont sans surprise, puisque les deux enchères les plus hautes de la saison reviennent à Jean-Michel Basquiat pour Four Big (9,5M€) chez Christie’s et Pyro (10,9 M€) chez Sotheby’s. Chez Christie’s, quatre toiles de Gerhard Richter se sont envolées le 4 octobre au-delà du million d’euros, parmi lesquelles Abstraktes Bild, adjugée 7,8 million d’euros. Tandis qu’une toile de Sigmar Polke est partie pour 6,2 millions d’euros et qu’une œuvre de Pierre Soulages a atteint 6 million d’euros.

Sotheby’s, qui ne consacre plus de vacations aux peintres italiens d’après guerre, contrairement à Christie’s, passait à l’encan une douzaine d’œuvres d’artistes transalpins des années 1950-1960. Si plusieurs pièces ont connu un certain succès, à l’instar de Concetto spaziale, natura (2,8 M€), établissant un nouveau record pour une sculpture de Lucio Fontana, la plupart d’entre elles ont été adjugées pour des montants fidèles aux estimations. Mais d’autres se sont retrouvées sur le carreau. L’auctioneer américain, qui célébrait sa première vente d’art contemporain depuis l’officialisation du rachat de la maison par Patrick Drahi, essuie ainsi un échec avec cinq œuvres ravalées alors qu’elles étaient estimées au-delà de 1 million, dont Achrome de Piero Manzoni et Sacco e d’Alberto Burri. Chez Christie’s, six lots n’ont pas trouvé preneur, dont Modular Painting with Four Panels, #9 de Roy Lichtenstein et Head of Laurie Owen I de Frank Auerbach.

 

 

Tous les résultats sont indiqués frais compris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°531 du 18 octobre 2019, avec le titre suivant : Londres, des ventes d’art contemporain ternes

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