Ventes aux enchères

Bronze

Les Bugatti d’Alain Delon

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 6 décembre 2016 - 391 mots

L’acteur français a vendu les 14 sculptures pour une somme supérieure à ce qu’il espérait.

PARIS - Le 22 novembre, Christie’s a dispersé 17 sculptures de Rembrandt Bugatti (1884-1916) en bronze ou marbre comprenant des animaux mais aussi des figures féminines, toutes fondues par Adrien Aurélien Hébrard. Parmi elles, 12 appartenaient à Alain Delon, fervent collectionneur de l’artiste depuis près de cinquante ans. En tout, 5,3 millions d’euros ont été récoltés, soit un chiffre dans l’estimation haute. Le lot le plus cher, une Panthère jouant avec une boule, a atteint 962 500 euros, un montant en deçà de son estimation haute de 1,2 million d’euros, « certainement parce qu’elle avait l’aspect d’un animal domestiqué ; or ce que recherche les collectionneurs, ce sont les animaux à l’état sauvage », a expliqué Pauline De Smedt, directrice du département design. Quant aux 12 bronzes d’Alain Delon, ils ont totalisé 4 millions d’euros (estimation 2,1 à 3 M€). Les Deux Grands Léopards ont recueilli 902 500 euros tandis que les enchères se sont déchaînées pour Jeune fille, dans une pose très moderne, qui a récolté 872 500 euros, pulvérisant son estimation de 80 000 à 120 000 euros. « Alain Delon est le plus grand collectionneur privé de Bugatti ; pour les autres collectionneurs de l’artiste, c’est une référence, en dehors de son mythe », a souligné Pauline De Smedt. Seuls quatre lots sont restés invendus. « Il y avait trop d’œuvres élitistes à absorber d’un coup pour le marché », a commenté Xavier Eeckhout, spécialisé en sculptures animalières. Deux œuvres issues de la collection Delon sont restées sur le carreau, ainsi Femme au bas (est. 300 000 à 500 000 €), un sujet moins recherché, une pose trop classique, et Éléphant d’Afrique et trois gazelles (est. 350 000 à 450 000 €), une déception mais l’œuvre devrait être vendue en after sale.

D’après la spécialiste de Christie’s, « la vente de 39 bronzes d’Alain Delon en 1990 chez Sotheby’s Londres [3,2 millions d’euros en valeur réactualisée] a fait grand bruit et a permis de redécouvrir Bugatti dont le marché est stable depuis ». C’est aussi un marché sain avec peu de faux grâce au catalogue raisonné établi par Véronique Fromanger (1987, Éditions de l’amateur) réédité cette année. Quant au record, il reste détenu par un Babouin sacré hamadryas adjugé 2,6 millions d’euros chez Sotheby’s New York en mai 2015.

Note

Estimations indiquées hors frais acheteur, résultats indiqués frais compris.

En savoir plus

Christie’s, Centenaire Bugatti, le 22 novembre
Total : 4 M€
Estimation : 2,1 à 3 M€
Nombre de lots vendus : 10/12 (83,3 %)

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°469 du 9 décembre 2016, avec le titre suivant : Les Bugatti d’Alain Delon

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