Le « plume », poids lourd des stylos

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 26 août 2009 - 464 mots

Inventé à la fin du XIXe siècle, le stylo plume est passé de l’accessoire de bureau à l’objet de collection. Nombre de marques entretiennent aujourd’hui la demande.

Le stylo plume compte parmi les objets de collection les plus populaires. Il y a mille et une façons de le collectionner, à partir de 100 euros pièce, jusqu’à quelques milliers d’euros pour un modèle non serti de pierres précieuses. La passion des stylos reste un domaine à dominante masculine. Et il est rare que les amateurs de pièces anciennes s’intéressent aux modèles contemporains. Les collectionneurs de stylos récents de marque sont néanmoins les plus nombreux et font généralement usage de leurs achats.
Si les stylos plume existaient déjà à la fin du xixe, ils ne fonctionnaient pas bien. Comme l’expérimenta un agent d’assurances américain, Lewis E. Waterman : une tache d’encre lui fit manquer la signature d’un important contrat. Il se mit donc à fabriquer ses propres stylos en tentant de résoudre le problème du conduit d’alimentation. C’est ainsi qu’en 1884 naquit le premier stylo plume fonctionnel.
Dans les années 1920, Sheaffer et Parker deviennent des concurrents redoutables pour la marque Waterman. Né en 1921, d’abord en ébonite puis en permanite à partir de 1926, le « Duofold » de Parker, décliné en plusieurs coloris, connut un réel succès. Les « Duofold » valent aujourd’hui de 200 à 2 000 euros pour un modèle rare de couleur jaune mandarin. Ce coloris avait fait un flop à l’époque et fut donc peu fabriqué. Pour les stylos contemporains, certaines marques ont une cote dominante. Ainsi les Montblanc sont généralement plus convoités que les Dupont, pourtant de qualité équivalente, mais aussi que les prestigieuses griffes italiennes Delta, Montegrappa ou Visconti.
Certains amateurs de stylos anciens s’attachent à réunir des modèles avec différents systèmes de remplissage (à pompe, à piston, à levier), avant l’apparition de la cartouche en 1936. Une marque, une époque, une esthétique ou une couleur sont les fils directeurs de la plupart des collectionneurs. Tels les mordus de filigrees, ces stylos à l’habillage en métal découpé (argent, or ou plaqué), à décor géométriques, végétal, floral ou plus rarement figuratif, produits par toutes les marques. Un stylo Montblanc « Octavian » de l’édition « Mécène » 1993, avec sa résille en argent massif figurant une araignée dans sa toile, a été adjugé 3 600 euros en janvier dernier à Paris, à la fois disputé par des amateurs de filigrees, de Montblanc et de beaux stylos. nArmelle Malvoisin

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°616 du 1 septembre 2009, avec le titre suivant : Le « plume », poids lourd des stylos

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