Dessins anciens

Le marché se maintient

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 7 avril 2015 - 538 mots

Profitant de la tenue du Salon du dessin, Christie’s et Artcurial ont réalisé de belles ventes.

PARIS - Le Salon du dessin, qui s’est achevé le 30 mars, est toujours l’occasion pour les maisons de ventes parisiennes d’organiser des vacations dans cette spécialité. Matthieu Fournier, directeur du département de tableaux et dessins anciens et du XIXe siècle chez Artcurial, relevait « une offre plus sélective en 2015 tant dans les galeries, au Salon et dans les salles de ventes que pour l’édition 2014, lors de laquelle de petites feuilles étaient proposées par milliers ». En effet, si habituellement l’offre est pléthorique à Drouot, cette année, ce n’était pas le cas. Deux faits marquaient cette dernière semaine du mois de mars. D’un côté, un pastiche de Fragonard était retiré, fort heureusement avant la vacation de Thierry de Maigret le 25 mars (estimation 30 000 à 40 000 euros). Et, de l’autre, dans la vacation de la société de ventes Ader, le 26 mars, une Étude de deux mains et trois bras, attribuée à l’école italienne de la fin du XVIe siècle sans autre précision, estimée 400 à 500 euros, était adjugée au marteau 200 000 euros. Certains experts chuchotaient qu’il aurait pu s’agir d’un dessin de Ribera. « En tout cas, il est clair que ce dessin était de l’école napolitaine », notait Nicolas Joly, expert en tableaux et dessins anciens.

Collection prestigieuse
Christie’s présentait trois ventes de dessins les 25 et 26 mars. La première était consacrée aux dessins anciens et du XIXe, dont le cœur était composé de la troisième partie de la collection de I.Q. van Regteren Altena (1899-1980), historien de l’art et ancien directeur du département des dessins du Rijksmuseum d’Amsterdam (de 1948 à 1962). Réalisant un total de 2,8 millions d’euros (1), « cette vente a bien fonctionné car très peu de dessins de la Renaissance italienne passent sur le marché. En outre le nom de cette collection hollandaise était prestigieux et les dessins n’avaient pas été vus depuis longtemps », commentait Nicolas Joly. Un dessin double face de Fra Bartolomeo, Vierge à l’Enfant avec saint Jean-Baptiste et Vierge à l’Enfant, a été adjugé 433 500 euros (est. 100 000 à 150 000 euros). Un dessin d’Ingres, Portrait de la reine Caroline Murat, de la collection Murat, s’est vendu 205 500 euros (est. 100 000 à 150 000 euros), tandis qu’une vue du Tibre à Rome, de Piranèse, a été acquise pour 169 500 euros (est. 40 000 à 60 000 euros).

La vente d’Artcurial, sa vente était plus inégale mais offrait des estimations raisonnables. La Saisie par huissier, de Gabriel de Saint-Aubin, a ainsi trouvé preneur à 51 400 euros (est. 40 000 à 60 000 euros) ; Portrait de Don Pietro Aldobrandini enfant, par Ottavio Leoni, XVIe siècle, a réalisé un beau prix, soit 33 800 euros, alors que le Musée du Louvre a préempté un carnet de 60 dessins d’Hubert Robert pour 76 200 euros (est. 60 000 à 80 000 euros). « Le marché des dessins anciens est stable. Il comporte peu d’acheteurs mais ils sont toujours présents ! », expliquait Nicolas Joly.

Notes

(1) Tous les résultats ci-après sont indiqués frais compris tandis que les estimations sont indiquées hors frais acheteur.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°433 du 10 avril 2015, avec le titre suivant : Le marché se maintient

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