Foire & Salon - Galerie - Ventes aux enchères

Éditorial

Le marché de l’art mondial a baissé de 4 % en 2023

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 13 mars 2024 - 396 mots

La baisse du marché mondial de l'art en 2023 était connue et le rapport annuel Art Basel / UBS vient d'en donner l'étendue : - 4 % pour un montant de 65 milliards de dollars (59,4 Md€).

Clare McAndrew. © Art Basel 2017
Clare McAndrew.
© Art Basel

Après deux années consécutives de hausse, le marché est revenu à son niveau d'avant-Covid. En réalité, la baisse est beaucoup plus importante : le marché américain, qui représente 42 % du marché mondial, a baissé de 10 %, un peu plus que le Royaume-Uni (- 8 %) et la France (- 7 %). C'est la Chine qui sauve les meubles avec une progression de + 9 % en raison d'un phénomène de rattrapage après les très durs confinements chinois. Mais dès le second semestre, les ventes ont été moins glorieuses, rapporte Clare McAndrew, l'autrice du rapport.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse globale : le contexte géostratégique, la montée de l'inflation, le ralentissement de l'économie dans plusieurs pays. Ces facteurs affectent surtout le haut du marché constitué des transactions supérieures à 10 millions de dollars, lesquelles ont chuté de 40 % dans les ventes publiques. Le phénomène est classique : d'un côté l'inquiétude dissuade les vendeurs de livrer leurs collections au feu des enchères (diminution de l'offre) et de l'autre les acheteurs sont plus exigeants sur la qualité et les prix. Si l'on met à part ce segment haut de gamme, le marché mondial a augmenté en volume (en nombre de lots) de 4 %.

Année après année le constat reste le même : le marché de l'art est un marché étale sur le moyen terme. En 2023 il est revenu à son niveau de 2010, fluctuant dans un « tunnel » entre + 10 % et - 10 % selon le contexte économique. La variation peut être plus forte, comme après la crise financière de 2008-2009 ou lors de la première année de Covid, mais tel un culbuto il se redresse après quelques oscillations autour de son point d'équilibre. Ce n'est pas la perception qu'en a le public, impressionné par les gros chiffres que les maisons de ventes claironnent quand elles en ont l'occasion ou les images clinquantes envoyées par les foires. Les professionnels ont besoin de montrer que le marché est dynamique afin de rassurer les acheteurs. Pendant ce temps, le secteur du luxe (23 fois plus important que le marché de l'art et qui, soit dit en passant, se nourrit de l'art contemporain) continue à galoper avec des taux de croissance de 8 à 10 % comme en 2023 (selon le cabinet de conseil Bain & Company).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°629 du 15 mars 2024, avec le titre suivant : Le culbuto du marché de l’art

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