Dessin contemporain

La recette à succès de Drawing Now

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 27 mars 2013 - 910 mots

Pour sa 7e édition, le salon du dessin contemporain accueille la Suisse au Carrousel du Louvre, dans un mélange de galeries qui font son succès et des focus sur des artistes.

PARIS -  7 ans, l’âge de raison ou de déraison ?, s’interroge l’équipe de Drawing Now qui se déroule cette année du 11 au 14 avril au Carrousel du Louvre. La raison veut que les choix qui  font le succès de l’événement soient de nouveau à l’œuvre cette année. « Nous montrons la diversité du dessin de ces cinquante dernières années, sans céder aux modes », annonce Christine Phal, fondatrice et présidente de la foire. Aussi, le dessin sous toutes ses formes d’expression est-il exposé : minimalistes, expressives ou narratives. La foire, qui a annoncé 19 000 visiteurs l’an passé, s’articule toujours autour de deux espaces distincts, l’un pour les galeries confirmées, « Référence », et l’autre pour les marchands en devenir, « Émergence », avec un total de 85 exposants. Le système des focus, à l’origine de la foire, est toujours d’actualité : les galeries doivent consacrer au moins 30 % de leur stand à un même créateur pour « donner la possibilité au visiteur de découvrir l’univers d’un artiste, tout en évitant un effet patchwork sur les stands », explique Christine Phal. Le renouvellement des exposants est conséquent. « C’est important pour la représentativité, certaines galeries ont la capacité d’avoir des propositions innovantes tous les ans, d’autres moins. » Reviennent cette année A.L.F.A., Oniris, Jean Brolly ou Catherine Putman, le décalage de la date de la foire, auparavant concomitante d’Art Paris, ayant permis à certains de pouvoir être présents sans difficulté aux deux événements. D’autres font leur arrivée à Drawing Now, ainsi du düsseldorfois Hans Meyer, et de son solo show consacré à Jürgen Klauke, d’Eva Hober qui met à l’honneur Jérôme Zonder à travers une série de dessins inédits, d’In Situ qui montre Marcel van Eeden ou de la galerie Lelong dont le stand présente les œuvres de Wolfgang Laib, Barry Flanagan ou Pierre Alechinsky.

Une dimension internationale plus accrue
Cette année, l’internationalisation de la foire est particulièrement marquée. « Présenter des galeries et des artistes internationaux est pour nous la priorité de cette année », explique la présidente du salon. De fait, 30 % des exposants du secteur « Référence » sont étrangers, et 50 % pour l’espace Émergence.  Nouveauté de cette année, un pays est mis à l’honneur. La foire se met ainsi à l’heure suisse, « un pays où il y a une vraie tradition de cabinets d’arts graphique », commente la présidente du salon. Quand la genévoise Analix Forever fait un focus sur Julien Serve, qui présente ses dessins sur fond de papier peint constitué de centaines de dépêches du pays, Lange Pult expose le travail sur papier-calque de Didier Rittener. Pour cette édition, pas de hors les murs, mais, à l’intérieur du Carrousel, les Drawing in process, durant lesquels un artiste dévoile chaque jour un aspect différent de l’élaboration du dessin, « il s’agit de faire voir ce qui n’est pas possible sur les stands eux-mêmes : la pédagogie et l’exploration », poursuit Christine Phal. Après avoir confié les rênes d’un « musée imaginaire » à Pierre Cornette de Saint-Cyr puis à Catherine Millet, Drawing Now se tourne cette année vers l’institution publique avec Jean de Loisy au nom du Palais de Tokyo. L’exposition cherche à « faire prendre l’air au dessin, à l’installer, non pas tant sur des cimaises que dans l’espace », d’après Philippe Piguet directeur artistique de l’événement. Ainsi les œuvres d’Hicham Berrada, Patrick Neu ou Marc Couturier proposent une ouverture vers la vidéo ou le dessin en relief.

Dans l’espace « Référence », sont exposées des figures historiques, tel Henri Michaux chez Thessa Herold, François Morellet pour Oniris ou Jean Charles Blais par Catherine Issert. À leurs côtés, Jean Brolly présente David Scher, Eva Meyer consacre un solo show à Jan Kopp, Patricia Dorfmann montre un ensemble de Lionel Sabatté, et Romain Houg se concentre sur Suzanne Themlitz. Ne pas manquer également l’humour anglais de Glen Baxter chez Martine et Thibault de la Châtre, le travail sur le temps d’Agnès Thurnauer à la galerie de Roussan ou les volumes de Maria Loizidou présentés par Maria Lund. Au sein du secteur « Émergence » qui réunit « 14 galeries de moins de 4 ans présentant le travail d’un artiste de moins de 40 ans », Emmanuel Hervé fait un focus sur le Canadien Derek Sullivan, et propose à ses côtés un accrochage façon « cabinet de curiosités », dixit le galeriste. Marie Cini, quant à elle, consacre son stand « aux œuvres sur papier, dans un esprit très minimaliste » et présente notamment Élisabeth S. Clark.

Côté prix, les œuvres s’échelonnent de quelques centaines d’euros pour les jeunes galeries, à 50 000 euros pour Henri Michaux ou Pierre Alechinsky, la majorité des pièces étant située entre 1500 et 3 000 euros. « Ces prix plutôt raisonnables permettent de démarrer une collection ou pour les collectionneurs affirmés, de s’offrir une œuvre d’un artiste de référence, mais pas au prix d’une peinture », commente Christine Phal. À bon entendeur…

Drawing Now

Fondatrice et présidente du salon : Christine Phal
Directrice : Carine Tissot
Directeur artistique : Philippe Piguet
Nombre de galeries : 85
Nombre de visiteurs : 19 000 en 2012

Du jeudi 11 avril au dimanche 14 avril,Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, 75001 Paris, lundi-samedi 11h-20h, dimanche 11h-19h, www.drawingnowparis.com

Légende photo

Drawing Now - Carroussel du Louvre - © photo Ludosane

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°388 du 29 mars 2013, avec le titre suivant : La recette à succès de Drawing Now

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