Galerie

La galeriste Alberta Pane renforce sa présence à Paris

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 6 février 2023 - 549 mots

PARIS

Installée à Paris depuis 2008, et à Venise, depuis 2017, la galeriste ouvre un nouvel espace parisien, plus grand que le précédent.

La galeriste Alberta Pane. © D.R. 2023
La galeriste Alberta Pane.
© D.R.

Paris. L’enseigne est discrète, à rebours des modes – son écurie ne compte aucun peintre et les artistes qu’elle défend, pour la plupart en milieu de carrière, sont dans une veine conceptuelle –, mais elle creuse depuis quinze ans son sillon entre la France et l’Italie. Après avoir été directrice du Guide Mayer – qui recensait jusqu’en 2006 les résultats des ventes aux enchères –, Alberta Pane a ouvert une première galerie dans le Marais, à Paris, en 2008 : c’était le rêve de cette conservatrice du patrimoine passionnée par l’art contemporain. Les premiers mois furent cependant tellement durs qu’elle faillit fermer plus d’une fois. En 2011, sa première exposition de l’artiste Esther Stocker (née en 1974), dont les installations conjuguent le minimalisme de l’abstraction géométrique avec les effets sensationnels de la perception spatiale, sauve la galerie Alberta Pane de la dépression et donne à sa fondatrice l’élan nécessaire pour poursuivre.

Un pied à Paris, l’autre à Venise

Depuis, la galerie ne cesse de se développer. Participant à des foires, d’abord, comme Artissima à Turin, Art Bruxelles, Drawing Now à Paris. Puis ouvrant une antenne à Venise, en 2017, dans une ancienne menuiserie de 350 m2 réaménagée. Native de Venise, Alberta Pane caressait depuis longtemps le projet d’y installer son activité et de faire sa vie entre les deux pays qu’elle aime, la France et l’Italie. L’exposition collective inaugurale de ce bel espace dans le quartier du Dorsoduro s’intitule « Le Désir ».

Alberta Pane fait ainsi la navette entre Venise et Paris, dépensant beaucoup d’énergie pour animer, avec une équipe de cinq personnes, une structure dont la vitrine italienne lui impose rapidement de trouver un nouveau local à Paris car, selon elle, « le décalage entre la surface de Venise et celle de Paris est trop important ».

Elle s’installe donc en ce début d’année rue de Montmorency, dans un lieu qui fait face à sa première galerie, sans qu’elle sache pour le moment si elle pourra conserver les deux. Cela dépendra en partie du succès de son dernier coup de cœur, l’œuvre de Claude Cahun (1894-1954) qu’elle a découvert grâce au travail de thèse d’une de ses stagiaires, mais aussi grâce à l’exposition « Dancing with myself », de la Pinault Collection à la Punta della Dogana, en 2018. Les photographies et les livres de Claude Cahun ont ainsi intégré le programme d’édition et d’exposition de la galerie, même si celle-ci ne représente pas officiellement la succession. Mais Alberta Pane a investi dans un fonds avec la conviction que cet œuvre, explorant le trouble de l’identité et les questions de genre, est totalement contemporain. Une intuition que souligne l’exposition inaugurale de son nouvel espace. « Moi-même (faute de mieux) », titre en référence à la deuxième partie de l’ouvrage autobiographique Aveux non avenus, de Claude Cahun, instaure un dialogue entre cette artiste historique et ceux de la galerie : Marie Denis qui travaille dans et avec la nature, la performeuse et plasticienne Romina De Novellis qui a mis le corps au centre de ses recherches, Christian Fogarolli, inspiré par les sciences, Luciana Lamothe, dont les formes sont en lien avec celles de l’architecture, enfin João Vilhena, aux dessins empreints d’une atmosphère rétro et érotisée.

Galerie Alberta Pane,
44, rue de Montmorency, 75003 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°604 du 3 février 2023, avec le titre suivant : La galeriste Alberta Pane renforce sa présence à Paris

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