ENTRETIEN

Jean-Philippe Dumonceau, président de la maison de ventes Europ Auction et Nathalie Vermot, commissaire-priseur d’Europ Auction, Paris

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 3 février 2009 - 645 mots

« Nous démarrons avec d’importants fonds propres. »

Vous dirigez la toute nouvelle maison de ventes, Europ Auction, basée à Paris (1). Comment est née cette société ? Qui en sont les actionnaires ?
J-P. D. : Europ Auction est née de l’idée qu’il y avait une vraie place à prendre dans le domaine des ventes publiques en France. L’actionnaire majoritaire d’Europ Auction est un investisseur et collectionneur français résident à Londres. Je suis moi-même actionnaire d’Europ Auction dont l’activité me passionne en tant qu’homme d’affaires et amateur d’art. Nathalie Vermot nous a rejoints en tant que commissaire-priseur habilitée. Elle était précédemment clerc principal chez Versailles enchères. Nous travaillons également en collaboration avec le commissaire-priseur parisien Dominique Giafferi, notre troisième actionnaire. Parce qu’il est détenteur de parts de Drouot holding, il nous permet de vendre à Drouot.

Pourquoi avoir choisi Drouot pour vos ventes ?
J-P. D. : Avec six mille visiteurs par jour, Drouot reste le poumon du marché de l’art en France. C’est aussi un lieu de ventes très important à l’échelle européenne. Nous désirons y tenir de belles vacations pour jouir de l’aura et de la fréquentation de l’hôtel Drouot et ainsi contribuer à la renommée du lieu. Aussi, nous reprenons des locaux en face de Drouot. Parallèlement, nous souhaiterions organiser ponctuellement des vacations dans des grands hôtels parisiens, à la mode des grandes maisons de ventes françaises dans les années 1980.

Est-ce vraiment opportun de lancer une société de ventes en pleine crise ?
J-P. D. : Nous avions projeté de monter cette société de ventes il y a un an. Le temps de boucler notre levée de fonds, la crise était là. Mais le contexte actuel nous permet de travailler aujourd’hui dans un marché assaini, ce qui est une bonne chose. De plus, nous démarrons notre activité avec d’importants fonds propres et cela nous donne une certaine tranquillité.

Quels sont le positionnement et les spécificités d’Europ Auction ?
J-P. D. : Nous avons pris parti d’organiser des ventes cataloguées avec des œuvres de qualité triées sur le volet, toutes spécialités confondues. Grâce à notre investisseur délocalisé fiscalement en Angleterre, nous comptons rapatrier des beaux objets qui seront vendus chez Europ Auction à Paris. Notre trésorerie importante nous permet également d’offrir des conditions de vente très compétitives, susceptibles d’attirer une clientèle : nous nous engageons à payer nos vendeurs rapidement, dès réception du règlement acheteur, et nous exemptons nos vendeurs de frais s’ils consentent à nous confier leurs œuvres sans prix de réserve.

Qui sont les spécialistes vous épaulant dans cette entreprise ?
N. V. : Nous travaillons en association avec une équipe d’experts indépendants, reconnus sur le marché : René Millet (tableaux anciens) ; Christian Vion (bijoux et argenterie) ; Camille Burgi et Gérard Comte (mobilier et objets d’art) ; Éric Schoeller (peinture moderne et art primitif) ; Jacques Héripret (documentation) ; Didier Segon (vin) ; Axel Louot (militaria) ; Philippe Fravelles (art moderne et contemporain) ; Michel Vandermeersch (céramique) et Pierre Ansas (art d’Extrême-Orient).

À quand votre premier coup de marteau ?
N. V. : Notre vente inaugurale aura lieu le 13 mars à Drouot. Nous y présenterons notamment un ensemble de mobilier d’époque Empire provenant du château de Pruniers (Vienne) dont une console estampillée Jacob, en acajou et placage d’acajou, bronzes dorés et dessus de marbre bleu turquin, estimée 18 000 euros. La vente comprendra une très belle paire d’appliques d’époque Louis XVI, en bronze ciselé et doré, estimée 30 000 euros ; une commode de la fin de l’époque Louis XIV, à décor laqué en polychromie et or, estimée 50 000 euros ainsi qu’une parure ayant appartenu à la danseuse étoile Ludmila Tcherina, estimée 4 000 euros, composée d’un pendentif, d’une châtelaine et d’un bracelet manchette en métal doré ponctué de strass articulé, signée Yves Saint Laurent.

(1) Europ Auction, 50, rue Richer, 75009 Paris, tél. 01 42 46 43 94, www.europauction.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°296 du 6 février 2009, avec le titre suivant : Jean-Philippe Dumonceau, président de la maison de ventes Europ Auction et Nathalie Vermot, commissaire-priseur d’Europ Auction, Paris

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