Frédéric Chambre - Piasa doit viser une progression à deux chiffres

Par Pierre Pons · L'ŒIL

Le 25 août 2014 - 649 mots

La maison de ventes passe la vitesse
supérieure et déploie, le 8 septembre, sa stratégie au 118, rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans l’ancienne Galerie Didier Aaron.

L’œil Pourquoi quitter votre espace de la rue du Bac ?
Frédéric Chambre La rue du Bac a été, dès le départ, un lieu expérimental temporaire destiné à mettre en place la nouvelle image de Piasa. En passant rive droite, nous gagnons en place, avec 600 m2 d’espace d’exposition et 400 m2 de bureaux, ce qui nous permet de réunir les espaces d’exposition, de vente et le siège social au même endroit.

Quelle est la nouvelle image de Piasa que vous déployez vers tous les départements ?
Piasa devient une maison de ventes moins généraliste, qui apporte aux clients et aux vendeurs un regard différent de ce qui se fait ailleurs. Nous allons garder notre esprit curatorial, en continuant à réfléchir à des thèmes, des scènes ou des monographies pour nos ventes. Nous étendons donc la stratégie que nous avons mise en place pour le design aux départements dits traditionnels : l’art moderne, l’art contemporain, la haute époque… Ainsi, notre département photographie existera dorénavant à travers deux ventes annuelles thématiques, dont la vente sur le « Travestissement » le 6 novembre. Il n’y aura plus de ventes « fourre-tout » de photographies. Parallèlement, nous allons favoriser la transversalité entre les départements : la vente « Protest ! » sur l’art contestataire, le 27 octobre, réunira les départements photo, moderne, contemporain et design autour du même thème. Nous jouerons aussi cette carte de la transversalité au sein d’un même département, comme la vente « Pierre Sabatier et Art & Craft » qui fera dialoguer, le 8 octobre, des pièces des années 1970-1980 avec d’autres de 1895 à 1910.

Allez-vous continuer à faire appel à des décorateurs pour mettre en scène vos expositions avant-ventes ?

Nous ne le pourrons plus. Le rythme plus soutenu de nos ventes – celles de la rue du Bac et de Drouot seront réunies rue du Faubourg-Saint-Honoré – ne nous accordera pas le temps de préparation nécessaire à une scénographie. Cependant, des espaces seront confiés, à l’intérieur des ventes, à des décorateurs qui travailleront sur une sélection plus réduite de pièces. En revanche, nous maintenons et développons notre stratégie de catalogues et d’éditions.

Comptez-vous mettre un coup d’accélérateur sur votre nouveau département d’art contemporain ?
Absolument. Sur l’art contemporain, mais aussi sur l’art moderne. Le département d’art contemporain, dirigé par Timothée Chaillou, existera à travers six ventes annuelles : deux ventes scènes, deux ventes thématiques et deux ventes généralistes de prestige. La première scène que nous allons mettre en avant sera l’art contemporain africain le 7 octobre ; André Magnin en sera le curateur avec nous.

Les résultats de Piasa, qui étaient bons en 2013, reculent au premier semestre 2014. Pourquoi ?
Après une mauvaise année 2012, 2013 a été une année de croissance logique, avec une croissance de plus de 30 %. A priori, 2014 sera elle aussi une année de croissance, mais en comptant le second semestre. Le premier semestre a été plus faible en raison d’un léger tassement des départements traditionnels, et ce malgré l’augmentation de plus de 150 % du département design par rapport au premier semestre 2013. Mais nous devrions, avec le second semestre, faire 10  % en 2014. Je le répète : 2014 est une année de transition, de déménagement, de réflexion et de recrutement.

Et ensuite, quels sont vos objectifs ?
Nous voulons augmenter la visibilité à l’international de tous nos départements. Puis nous allons réfléchir à une représentation dans des pays étrangers moins occupés par nos concurrents. En termes de chiffres, nous sommes relativement ambitieux. À partir du moment où nous avons un nouvel outil de travail et la confiance des vendeurs et des acheteurs, nous devons viser une progression à deux chiffres pour arriver possiblement à 60 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à quelques années.

Repères

Vice-président, directeur général de Piasa, Frédéric Chambre a rejoint la maison de ventes en 2012. Il est l’artisan de l’évolution de l’image de Piasa

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Frédéric Chambre - Piasa doit viser une progression à deux chiffres

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