Focus : Peinture impériale chinoise d’époque Qianlong - « La Grande Revue, IV : manœuvres »

Vente du 26 mars, Toulouse, SVV Labarbe

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 15 mars 2011 - 512 mots

Précieusement conservée dans une collection privée française depuis le début du XXe siècle, une peinture impériale chinoise en rouleau horizontal sera présentée le 26 mars à l’hôtel des ventes Saint-Aubin, à Toulouse (SVV Labarbe).

Ce n’est pas la première fois que ce type d’objet est redécouvert en France. Le 22 novembre 2005 à Paris chez Christie’s, un rouleau impérial d’époque Qianlong conservant une peinture de près de six mètres de long intitulée Banquet de la victoire dans les jardins de l’Ouest avait été disputé jusqu’à 6 millions d’euros.

La peinture qui est présentée à Toulouse, également d’époque Qianlong, est le quatrième et dernier opus d’une série intitulée « La Grande Revue », immortalisant une revue militaire ayant mobilisé quelque 20 000 hommes en 1739. « La commande a pu intervenir dès 1740 et il aura alors fallu sept années pour que dix peintres de l’académie impériale de peinture réalisent une telle série de rouleaux en style miniaturiste, sans compter le temps de la monture (un an) et de la fabrication des écrins », précise l’expert Pierre Ansas. Ajoutant que des « académiciens, hauts fonctionnaires et ministres, connus pour leur talent de calligraphe, ont été mis à contribution pour rédiger le colophon ».

La localisation actuelle de la première peinture de cette série, L’Empereur se rend au camp, reste inconnue. La deuxième peinture, Les Troupes se rangent en bataille, est conservée au Musée national du palais de Pékin. 

Intitulé Passer les troupes en revue, le troisième rouleau de 15,5 m a été vendu 67,8 millions de dollars hongkongais (6,3 millions d’euros), le 8 octobre 2008 à Hongkong chez Sotheby’s. Enfin, Manœuvres, qui est l’objet de cette vente, saisit l’instant où une salve de toutes les bouches à feu noie les premiers rangs dans une épaisse fumée. Bien que présenté sans son écrin de laque gravée rouge d’origine, le rouleau d’une longueur exceptionnelle de 24,2 mètres est en parfait état de conservation. Il est raisonnablement estimé 3 à 4 millions d’euros, mais son prix pourrait atteindre 8 millions d’euros, compte tenu de la cote ascendante des objets impériaux chinois. « Que le marteau tombe à 6 ou 8 millions d’euros n’est pas le plus important. Ce qui compte est que l’objet soit payé », souligne Pierre Ansas, qui vient de passer dix jours en Chine en quête d’acheteurs potentiels pouvant présenter de solides garanties bancaires. Si les records de prix aux enchères pour les objets chinois se multiplient, c’est également le cas des impayés. La petite maison de ventes londonienne Bainbridges, qui a adjugé à un Chinois un vase impérial chinois de marque Qianlong pour 51,6 millions de livres sterling (59,8 millions d’euros) le 11 novembre 2010, en attend toujours le règlement.

La Grande revue, IV : Manœuvres

Artistes : Jin Kun, Ding Guanpeng, Wu Gui, Jin Sheng, Yao Wenhan, Zhang Tingyan, Chen Yongjie, Cheng Zhidao, Cheng Liang et Lu Zhan

Date : vers 1747-1748

Commanditaire : l’empereur Qianlong (1735-1796)

Technique : peinture sur soie

Dimensions : 242,1 cm (L. totale), 69,2 cm (l. totale)

Expert : Pierre Ansas

Estimation : 3 à 4 millions d’euros

Légende photo

Détail du rouleau de la Grande revue, 4e partie : Manœuvres, peinture sur soie, 242,1 x 69,2 cm, vente du 26 mars, SVV Labarde, Toulouse. © SVV Labarde.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°343 du 18 mars 2011, avec le titre suivant : Focus : Peinture impériale chinoise d’époque Qianlong - « La Grande Revue, IV : manœuvres »

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