Ça boom sur les foires « off »

Malgré une offre de grande qualité, le commerce fut à plusieurs vitesses sur Art Basel Miami Beach

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 15 décembre 2010 - 478 mots

Avec le retour de quelques Mohicans, la foire Design Miami a réussi à atténuer le sinistre souvenir de l’édition 2009.

Bon gré mal gré, le maître d’œuvre de l’événement, Craig Robins, a consenti à déménager le salon du Design District vers un parking situé devant l’entrée du Los Angeles Convention Center où se tient Art Basel Miami Beach. Bien qu’il ait compté sur la manifestation pour dynamiser le Design District dont il est le promoteur, il n’avait d’autre choix devant l’hémorragie des exposants. De son côté, Messe Schweiz a aussi baissé la garde et accepté ce rapprochement géographique. De fait, le vernissage de la foire a démarré en trombe. Patrick Seguin (Paris) a cédé un lit de Jean Royère au milliardaire russe Vlad Doronin, ami du mannequin Naomi Campbell. L’Américain Peter Brant a pour sa part acheté un grand lustre de Mathieu Matégot chez Jousse (Paris). Les affaires ont toutefois traîné en longueur par la suite. Beaucoup reste d’ailleurs à faire pour redresser le niveau, même si celui-ci s’est amélioré cette année grâce au retour des marchands comme Kreo (Paris) ou R 20 (New York). Mais le salon, encore trop petit, n’a pas fini sa mue. « Nous sommes dans la même situation qu’à Bâle, l’année où nous avions quitté le Markthalle pour le Messe. Toutes les galeries ne nous avaient pas rejoints à ce moment-là, mais elles sont revenues l’année suivante. Il y a actuellement avec la Foire de Bâle un vrai dialogue, indique Patrick Seguin. Je suis certain qu’il y aura un vrai développement dans les deux prochaines années. Il faudra davantage de réflexion et de prospection, chercher peut-être des galeries travaillant avec l’architecture. » Une tâche qui incombera à la nouvelle directrice du salon, Marianne Goebl, ancienne responsable des relations internationales chez Vitra. 

Un « off » électrique
Le climat fut électrique sur les deux principales foires off, Pulse et NADA, où une dizaine d’exposants de bon niveau faisaient oublier le flot de kitscheries. Sur NADA, Museum 52 (New York) a vendu en un tournemain les pièces de Mariah Robertson et Sarah Braman, tandis que son voisin Jonathan Viner (Londres) avait tout vendu sur son stand, composé notamment de deux tables de chimistes-alchimistes d’Elias Hansen. La B.A.N.K. (Paris) s’est défait d’emblée d’une vingtaine de couteaux de Wen Fang. Sur Pulse, dont la tonalité était très « photo-photo », les affaires furent aussi bonnes. La galerie Conrads (Düsseldorf) a ainsi trouvé preneur pour une pièce de Beat Zoderer, tandis qu’Ernst Hilger (Vienne) a vendu une œuvre de Sara Rahbar à une collection américaine. En revanche, YIA (Young International Artists), qui avait voulu confirmer son succès parisien d’octobre dernier en implantant une bouture à Miami, a joué à la fois de malchance et d’amateurisme. L’événement qui devait réunir une dizaine de galeries parisiennes a finalement été annulé, les œuvres des exposants ayant été retenues à la douane.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°337 du 16 décembre 2010, avec le titre suivant : Ça boom sur les foires « off »

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