Foire & Salon

Moderne et contemporain

Art Paris Art Fair se redresse

Si l’image du salon apparaît meilleure, un écrémage qualitatif est encore nécessaire

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 12 avril 2012 - 594 mots

PARIS - Au terme de sa 14e édition, Art Paris Art Fair (29 mars-1er avril) est manifestement parvenue à se redonner du souffle et à se relancer.

La problématique qui s’est imposée à la nouvelle équipe dirigeante tenait en deux axes essentiels : retrouver une crédibilité en mettant fin à un mélange des genres illisible et dommageable en termes d’image, et attirer de nouvelles enseignes afin de proposer une offre à la fois diverse et de qualité. Si la première partie de l’équation semble avoir été résolue grâce à un retour aux fondamentaux, la seconde est par contre plus mitigée, tant le décalage qualitatif est resté manifeste. La présence contemporaine en particulier est demeurée faiblarde, pas nécessairement en nombre d’enseignes mais en termes de qualité justement, avec encore trop de propositions médiocres et/ou confuses.

Bien que la volonté de regarder vers des secteurs périphériques n’ait pas sauté aux yeux, quelques nouveaux entrants ont manifestement soigné leurs stands. L’accrochage monographique de peintures d’Otto Muehl chez Zimmermann Kratochwill (Graz) a tenu ses promesses, tandis que le stand de Inda Gallery (Budapest) a permis de découvrir plusieurs jeunes peintres dignes d’intérêt. Chez Stefan Röpke (Cologne), la proximité des tableaux de Max Neumann d’avec les clichés de Robert Mapplethorpe équilibrait un stand bien construit. Une qualité certaine était également au rendez-vous chez André Simoens (Knokke) qui proposait de belles pièces de Robert Mangold et Art & Language. Les galeries asiatiques se sont en revanche montrées décevantes pour la plupart.

Stand optique
Quelques stands très solides et cohérents s’imposaient à la visite, parmi lesquels celui de Bernard Ceysson (Paris, Genève, Luxembourg), essentiellement consacré à des œuvres de Supports-Surfaces, ou celui de Lélia Mordoch (Paris) tout en phénomènes optiques, avec notamment deux beaux tableaux de Julio Le Parc. En photographie aussi de belles découvertes étaient à faire, comme Stephan Crasneanscki chez Ilan Engel (Paris), Luca Gilli chez Confluence (Nantes), ou les projets de décors de José Maria Sert chez Michèle Chomette (Paris).
Le nouveau secteur consacré au design, dont le prix « Prototype » Série limitée a été décerné à Mathieu Lehanneur – exposé par Slott (Paris)–, n’a pas vraiment convaincu. Curieusement, Patrick Brillet Fine Arts (Londres) faisait bande à part à l’opposé du salon. Quant à la présence d’artistes dans les accrochages, elle s’est le plus souvent, c’était le risque, transformée en arguments décoratifs. Le pire étant à mettre au crédit de White Moon (Paris), qui, exposant du mobilier en marbre et en onyx, a saturé son stand de sculptures de Philippe Pasqua ou Aurèle exécutées dans les mêmes matériaux ! De même le secteur « Grand Format » ne s’est guère montré rayonnant. Bien trop restreint avec cinq projets seulement, il faisait figure de gadget destiné à occuper des espaces laissés vacants.

Attentisme
Si avec 48 000 visiteurs le public a été au rendez-vous, le commerce n’a semble-t-il pas été à l’avenant, que d’aucuns ont qualifié de « très mou ». « C’est l’attentisme qui prédomine, certains collectionneurs nous disent qu’ils pourraient acheter mais qu’ils ne le feront pas, comme s’ils s’autocensuraient », relevait un marchand qui, au matin du dernier jour, confiait n’avoir pas encore couvert ses frais ; un attentisme dû au contexte électoral ?
Art Paris demeure une foire où il faut faire la démarche de chercher pour dénicher des pépites, plutôt que d’espérer en prendre plein la vue : une différence à cultiver tout en la dynamisant… visuellement et qualitativement.

SALON INTERNATIONAL DU LIVRE ANCIEN, DE L’ESTAMPE ET DU DESSIN

du 27 au 29 avril, 11h-20h, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris, www.salondulivreancienparis.fr, www.salondelestampeparis.fr

SLAM

- Organisation : Syndicat national de la librairie ancienne et moderne et Chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau

- Nombre d’exposants : 138

- Nombre de pays représentés : 14

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°367 du 13 avril 2012, avec le titre suivant : Art Paris Art Fair se redresse

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