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Antiquaires : masterpiece prend son envol

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 3 juillet 2013 - 532 mots

Pour sa 4e édition, la foire londonienne gagne du terrain et s’impose désormais dans le calendrier international.

LONDRES - Dans un décor somptueux et selon une organisation impeccable qui a fait l’unanimité chez les exposants, s’est déroulée, du 27 juin au 3 juillet, la quatrième édition de Masterpiece. « La foire a véritablement décollé en 2013. Entre 2010 et 2012, nous avons posé les fondations, mais cette année, nous avons fait un réel effort », commente Philip Hewat-Jaboor, directeur du salon. Pour son architecture et sa décoration, la foire fait appel à la même société que Tefaf Maastricht (Stabilo). « La Biennale des antiquaires, impressionnée, tente un rapprochement », selon son représentant. Masterpiece a un autre atout : un calendrier favorable puisque, en juin à Londres, se tiennent les grandes ventes pour lesquelles la clientèle internationale se déplace en masse, « bien plus qu’à Paris. Ici, il y a plus d’énergie », souligne Ollivier Chenel.
Quelque 163 exposants se sont réunis cette année, trois de plus qu’en 2012. « Nous ferons toujours une présélection, nous limitant à 165. Un nombre supérieur nuirait à la qualité de la foire », précise Philip Hewat-Jaboor. Parmi les participants, 59 % sont anglais, 41 % sont étrangers, principalement français (22) et américains (19). La plupart des spécialités étaient réunies, avec beaucoup d’art ancien, de bijoux, une forte présence de la peinture ancienne et moderne et, dans le même temps, des catégories sous-représentées comme l’art contemporain, les antiquités du XXe siècle et les arts primitifs. Pour les exposants rencontrés, Masterpiece arrive en deuxième position après Tefaf à Maastricht. Avant même la Biennale des antiquaires de Paris, « où il y a trop de bijoux ». « Trois salons sérieux font de la vraie antiquité : Tefaf, Brafa (plus européenne) et Masterpiece. La rareté et la qualité des objets présentés en font le “Tefaf anglais” », affirme Willy Huybrechts, spécialisé en art du XXe, qui montrait un lustre d’Eileen Gray et un secrétaire égyptien de Jacques Émile Ruhlmann (300 000 euros). Pour Franck Prazan, « en termes d’ergonomie, d’ambiance et de qualité, Masterpiece se situe au même niveau que la Tefaf ». Sur ses cimaises, un Soulages figure en bonne place (780 000 euros).

Lichtenstein et Giacometti
Quelques pépites figurent parmi les œuvres exposées : chez Geoffrey Diner (Washington), Puzzle Portrait (1978), de Roy Lichtenstein. « Acquis directement auprès de l’artiste en 1983, il n’est jamais apparu sur le marché. Je ne donne pas le prix au-delà de 10 millions de livres », précise le marchand. Dickinson présentait Annette, un bronze de Giacometti (3,5 millions d’euros). Chez Simon Shore (Londres), on pouvait admirer Nature morte au compotier (1943), de Picasso (acheté chez Christie’s en 2011, proposé à 1,2 million d’euros) ; Tomasso Brothers (Londres) exposait le Rapt de Proserpine, vers 1690, un bronze attribué à François Girardon (1 million d’euros), et Mayoral Galeria d’art (Barcelone) mettait à l’honneur Personnages et oiseaux, de Joan Miró (achetée 973 000 euros chez Christie’s Londres en février 2012).
18 000 visiteurs s’étaient déplacés pour la première édition en 2010. Les chiffres de 2013 ne sont pas encore disponibles au moment où le JdA part sous presse, mais 30 000 personnes étaient attendues.

Légende photo

Palais de Westminster - Londres - © Photo Italo-Europeo - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°395 du 5 juillet 2013, avec le titre suivant : Antiquaires : masterpiece prend son envol

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