Ventes publiques

Focus : Yves Klein (1928-1962), « Monogold MG26 »

ESTIME 800 000 A 1 MILLION D’EUROS, LE 4 AVRIL A DROUOT - PARIS SVV MILLON & ASSOCIES

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 28 mars 2012 - 539 mots

Le 4 avril à Drouot, la maison de vente Millon & Associés dispersera la collection d’art contemporain de Philippe Dotremont. Le clou de cet ensemble est un tableau Monogold d’Yves Klein.

Il a été acheté dans une galerie parisienne peu de temps après sa réalisation. Il n’a pas changé de mains, ni n’a été montré publiquement depuis. Il est aujourd’hui offert sur une estimation raisonnable de 800 000 à 1 million d’euros. « C’est la première fois qu’un Monogold de Klein passe en vente publique en France», s’enthousiasme Julie Ceccaldi, spécialiste en art contemporain et commissaire-priseur de la vente. Une quarantaine de Monogold d’Yves Klein, de différents formats, a été recensée. Neuf d’entre eux sont passés aux enchères, à Londres ou à New York ces vingt dernières années. Avec le bleu et le rose, l’or est l’une des trois couleurs de la trinité artistique d’Yves Klein. En 1949, Klein apprend le travail de la dorure chez l’encadreur londonien Robert Savage. L’expérience va s’avérer déterminante et il écrira : « Quelle matière ! Quelle meilleure école du respect de la matière picturale ! […]

L’illumination de la matière dans sa qualité physique profonde, je l’ai reçue là, pendant cette année chez “Savage” ». Il faudra attendre une dizaine d’années pour que cette matière illuminée apparaisse dans son travail sous la forme de monochromes. Pour ce faire, il couvre des panneaux en bois, de feuilles d’or entières. Certains fonds d’or sont préparés avant dorure de façon à faire apparaître des formes circulaires disposées aléatoirement, comme pour ce Monogold. Dans l’exposition sur « Yves Klein, corps, couleurs, immatériel » au centre Pompidou en 2006-2007, ces formes étaient identifiées comme « des pièces de monnaie », mettant en exergue un « double aspect de l’or » renvoyant « à l’étendue de ses pouvoirs. En tant que monnaie d’échange, l’or est promesse d’éternité, tandis qu’en tant qu’il imprègne le tableau, il est déjà cette éternité ».

Moins rares que les Monogold, les tableaux monochromes du bleu baptisé IKB (International Klein Blue) sont les œuvres les plus connues et les plus emblématiques de l’artiste. Mais le record pour une œuvre de l’artiste aux enchères revient à un Monogold (MG9), envolé à 23,5 millions de dollars (15,2 millions d’euros), le 14 mai 2008 à New York chez Sotheby’s. Le tableau était d’une taille exceptionnelle (146 x 114 cm). Celui de la collection Dotremont est à rapprocher, par ses dimensions (51,5 x 44,8 cm), du Monogold (MG25) de la collection Lenz Schönberg (53 x 51 cm), adjugé 1,6 million de livres sterling (1,9 million d’euros), le 10 février 2010 à Londres chez Sotheby’s. Le Monogold MG20 (64 x 47 cm), vendu une première fois pour 465 000 livres sterling (730 000 euros), à Londres le 8 février 2001 chez Christie’s, est repassé en 2006 aux enchères à New York, toujours chez Christie’s, pour atteindre 1,4 million de dollars (1,1 million d’euros). Ce qui démontre une certaine progression des prix.

YVES KLEIN (1928-1962)

Titre : Monogold (MG 26)
Date d’exécution : vers 1960
Technique : feuille d’or sur panneau
Dimensions : 51,5 x 44,8 x 1 cm
Provenance : galerie Rive Droite (Paris), collection Philippe Dotremont (Bruxelles)
Expert : Julie Ceccaldi
Estimation : 800 000 à 1 million d’euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°366 du 30 mars 2012, avec le titre suivant : Focus : Yves Klein (1928-1962), « Monogold MG26 »

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