Les Brèves : Les héritiers de Barbara Hepworth, Le comte de Paris, Tintin...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1996 - 1049 mots

Les héritiers de Barbara Hepworth (1903-1975) ont signé un contrat de trois ans avec la galerie PaceWildenstein, mettant ainsi fin à vingt ans de collaboration avec Marlborough, qui représentait le sculpteur britannique. Barbara Hepworth avait stipulé que ses exécuteurs testamentaires pouvaient conserver ses œuvres d’art et tout objet lié à son travail d’artiste pour une durée maximale de vingt et un ans, période qui vient à expiration cette année. Selon Alan Bowness – gendre de l’artiste, ancien directeur de la Tate Gallery et l’un des exécuteurs testamentaires –, 200 des 300 sculptures laissées en héritage par Barbara Hepworth seraient encore en possession de la famille. La centaine d’œuvres manquante aurait été déjà vendue, en partie pour couvrir les droits de succession.

Le comte de Paris met en vente des tableaux, meubles et livres estimés autour de 15 millions de francs, chez Sotheby’s à Monaco, les 14 et 15 décembre. La dispersion de ces biens, provenant de la propriété portugaise la Quinta do Anjinho, où le comte a vécu en exil entre 1945 et 1950, avait été prévue en juillet 1993, mais empêchée en raison d’une procédure intentée par certains des enfants Orléans. Ceux-ci ont finalement été déboutés en appel, le 3 juillet.

Une extraordinaire collection de 4 000 instruments – fers, roulettes, palettes, presses, entre autres –, qui servaient à dorer les reliures en cuir, rassemblés pendant quarante ans par le gainier-doreur Bernard Rosenblum et estimés entre 1 million et 1,3 million de francs, sera dispersée en 500 lots et en trois vacations par Me Aguttes à Neuilly-sur-Seine, le 15 novembre. Bernard Rosenblum, qui a fermé son atelier en 1985, était fournisseur de la cour d’Iran, du roi du Maroc, du prince Fouad Farouk et du milliardaire syrien Akkram Ojjeh, et travaillait comme artisan-restaurateur des musées nationaux. Au nombre de ses créations, on compte des corbeilles à papier en veau orné, de style Louis XV et Louis XVI, des boîtes à courrier, des présentoirs, sous-mains et portefeuilles à soufflet, de style Louis XVI et Empire, ainsi que des maroquins ministériels. Il a constitué sa collection dans les ventes aux enchères et en chinant aux puces.

Tintin chez Me Tajan. L’Étude de la rue des Mathurins, assistée des experts Éric Leroy et Daniel Perez, se lance dans la bande dessinée avec une vente consacrée au héros de Hergé, le 30 novembre à Drouot. Presque tous les albums en noir et blanc de Tintin, dans "un très rare état de conservation", seront proposés, de Tintin au pays des Soviets (1930), estimé 15 000 francs, à L’Île Noire (1938), estimé 12 000 francs. Tous les albums en couleurs en édition originale seront également mis en vente, avec des estimations de 3 000 à 15 000 francs. Parmi les objets, figurent des carte de vœux, une boîte de crayons de fabrication tchécoslovaque, et une poupée de Tintin habillé en Écossais, estimée 12 000 francs.

La bibliothèque de livres illustrés du XXe siècle, rassemblée entre 1960 et 1980 par le bibliophile Henri Paricaud, sera dispersée le 21 novembre par Mes Poulain et Le Fur. Illustrés par les plus grands noms de l’art moderne, les ouvrages ont été reliés par plus d’une douzaine de maîtres, tels que Paul Bonet, Henri Creuzevault, Jean de Gonet et Renaud Vernier. Parmi les lots particulièrement importants, Cirque de Chagall, dans une reliure de Pierre-Lucien Martin, est estimé 500 000 francs ; À toute épreuve de Paul Éluard, illustré par Joan Miró et relié par Georges Leroux, 130 000 francs ; et La Prose du Transsibérien de Blaise Cendrars, illustré par Sonia Delaunay, dans une reliure de Pierre-Lucien Martin, 500 000 francs.

La première vente mondiale d’une œuvre d’art virtuelle, retransmise en temps réel sur l’Internet, a été organisée le 16 octobre, à Drouot, par Me Binoche, à l’initiative de l’IESA (Institut d’Études Supérieures des Arts). Mise à prix 0 franc, l’œuvre de Fred Forest, plasticien multimédia, a été adjugée 58 000 francs. Les acquéreurs ont reçu sous enveloppe scellée, signée de la main de l’artiste, le code secret leur permettant d’avoir accès exclusif à leur achat, sur l’Internet.

La vaste collection de gravures de Jasper Johns appartenant à David Whitney sera vendue chez Christie’s New York le 7 novembre. Le produit de la vente pourrait atteindre de 1 à 1,5 million de dollars, grâce à des pièces telles que False Start 1 et False Start 2 de 1962 (estimées respectivement entre 60 000 et 80 000 dollars et 30 000 et 40 000 dollars), le rare Two Maps  2 de 1966 (estimé entre 40 000 et 50 000 dollars), et une série de quatre gravures intitulée Seasons (estimée entre 80 000 et 120 000 dollars). Après avoir travaillé au Museum of Modern Art (MoMA) de New York et conseillé l’architecte Philip Johnson pour ses acquisitions d’œuvres d’art contemporain, David Whitney a rejoint Leo Castelli, galeriste attitré de Jasper Johns, avant d’organiser des expositions, notamment au Whitney Museum où il a monté la première rétrospective Jasper Johns en 1978.

La foire d’Olympia à Londres aura lieu du 13 au 19 novembre. Les marchands, britanniques pour la plupart, exposeront mobilier britannique et européen, tableaux, aquarelles et dessins anciens, cartes et gravures, céramiques, verrerie et statuaire.

Giuseppe Eskenazi, spécialiste d’art d’Extrême Orient, présente, du 12 au 30 novembre, dans sa galerie de Clifford Street, à Londres, une collection d’objets en laque Meiji, constituée  au Japon il y a plus de cent ans par un amiral suédois. La préface du catalogue est rédigée par Jo Earle, ancien conservateur du département d’art d’Extrême Orient au Victoria and Albert Museum.

L’International Fine Art and Antique Fair, organisé au Seventh Regiment Armory à New York, du 11 au 17 octobre, a attiré un large public – dont bon nombre de collectionneurs confirmés et vedettes des média – et enregistré un plus grand volume d’affaires que l’année précédente. Les marchands d’objets archéologiques et d’art oriental se disaient particulièrement satisfaits, tandis que certains spécialistes de tableaux anciens se plaignaient de l’absence d’affaires importantes.

Antoine Laurentin organise du 21 novembre au 31 décembre, la première exposition monographique jamais consacrée dans une galerie au paysagiste Alexandre Desgoffe (1805–1882). Elle comprendra des huiles sur papier inédites, par un homme qui, tout en étant élève d’Ingres, ami des frères Flandrin et l’un des premiers peintres à découvrir Barbizon, restait en dehors du monde artistique de son époque.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°30 du 1 novembre 1996, avec le titre suivant : Les Brèves : Les héritiers de Barbara Hepworth, Le comte de Paris, Tintin...

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