MoMA P.S. 1 = 1

Le musée se renforce dans l’art actuel

Le Journal des Arts

Le 5 mars 1999 - 561 mots

En annonçant son association avec le Centre d’art contemporain P.S. 1, le Musée d’art moderne de New York fait une entrée remarquée dans la création la plus actuelle, à un moment où le Guggenheim semble tenté de se désengager de ce domaine.

NEW YORK (de notre correspondant). Il y a une dizaine d’années, personne n’aurait pensé à associer le Musée d’art moderne (MoMA) aux tendances de la création artistique la plus contemporaine. Pourtant, la vénérable institution a décidé de fusionner avec P.S. 1 Center for Contemporary Art à Long Island, dans le Queens, créé il y a vingt-huit ans. “Pour nous, c’est l’idéal, considère Glenn D. Lowry, directeur du MoMA. Les deux institutions resteront deux entités artistiques indépendantes. Cette fusion permettra au MoMA d’accroître considérablement son programme et d’affirmer son engagement dans l’art contemporain. C’est une ouverture sur la communauté des artistes contemporains, ainsi que sur le Queens.” Le MoMA avait déjà prévu d’ouvrir un entrepôt et des bureaux près de P.S. 1, qui comprend un espace d’exposition de 3 050 m2 aménagé dans une ancienne école, des ateliers, et la Clocktower Gallery dans le bas de Manhattan.

Des problèmes financiers
À la suite de travaux de rénovation entrepris il y a deux ans, et dont le montant s’élevait à 8,5 millions de dollars (près de 50 millions de francs), P.S. 1 s’est trouvé confronté à de graves problèmes financiers. Le MoMA apportera une aide financière, mais espère cependant que la Ville continuera à participer à hauteur d’un tiers, voire de la moitié, au coût d’exploitation annuel de P.S. 1, qui varie entre 1,5 et 2 millions de dollars. Après la fusion des deux institutions, Alanna Heiss, fondatrice de P.S. 1, restera directrice du Centre et deviendra l’un des vice-directeurs du MoMA. Cette fusion est un nouveau coup dans la partie d’échecs à laquelle semblent se livrer les musées new-yorkais : ouverture et  fermeture de plusieurs annexes du Whitney dans différents quartiers, extension du Guggenheim à SoHo et nouveau projet sur l’Hudson River... Cependant, Glenn Lowry se refuse à toute comparaison hâtive : “Le Guggenheim n’est en aucune façon un modèle pour ce que nous voulons construire, ni par son fonctionnement, ni par son programme.” Il avoue avoir été impressionné par P.S. 1, dès son arrivée à New York il y a quatre ans (en provenance de l’Art Gallery de l’Ontario), et surtout par ses expositions inédites, comme récemment l’art chinois contemporain. “Avec Alanna, nous pensions depuis longtemps à travailler ensemble, en partenariat ou en partageant un programme commun. Et puis, nous nous sommes dit “Pourquoi ne pas fusionner ?” Parfois, les choses arrivent vite et bien, et c’est notre cas. Je crois que l’avenir du musée dépend de son degré d’engagement dans l’art contemporain. C’est un objectif qui occupe toute notre attention depuis plusieurs années”, ajoute-t-il. Mais  au sein du MoMA, certains avancent que si le musée souhaite s’associer aussi rapidement avec P.S. 1, c’est en réalité pour assurer à ses commissaires un espace d’exposition de rechange si le chantier d’agrandissement rendait inévitable la fermeture temporaire du musée principal. En effet, la fusion avec P.S. 1 ne modifie en rien les projets d’agrandissement du MoMA : le musée a déjà réuni plus de la moitié des 650 millions de dollars (environ 3,8 milliards de francs) nécessaires au projet de construction d’un nouveau bâtiment et à la préparation d’une grande campagne publicitaire.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°78 du 5 mars 1999, avec le titre suivant : MoMA P.S. 1 = 1

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