C’est le bouquet !

À Washington, la collection des Médicis, amateurs de botanique

Le Journal des Arts

Le 19 avril 2002 - 476 mots

Passionnés par les sciences naturelles, les Médicis ont constitué une collection relative à la botanique qui compte, entre autres, des dessins et tableaux de Jacopo Ligozzi, Giovanna Garzoni et Bartolomeo Bimbi. Une sélection de ces œuvres fait l’objet d’une première exposition aux États-Unis.

WASHINGTON - La passion des Médicis pour l’art et les sciences naturelles qui s’est épanouie du XVe au XVIIIe siècle a donné naissance à l’exposition “La floraison de Florence. L’art botanique chez les Médicis” à la National Gallery de Washington. Organisé par Lucia Tongiorgi Tomasi de l’université de Pise avec la collaboration de Gretchen Hirschauer, conservateur des peintures italiennes de la National Gallery, le parcours met en exergue près de 70 exemples raffinés d’œuvres ayant pour sujet la botanique – peintures, œuvres sur parchemin ou sur papier, pierres dures, manuscrits, livres illustrés et textiles. Y figurent des tableaux religieux où apparaissent des plantes et fleurs aux significations symboliques et allégoriques telle La Vierge et l’Enfant de Domenico Veneziano datant de 1445 et provenant de la Kress Collection. La rétrospective se poursuit ensuite avec des peintures et dessins du début du XVIe siècle lorsque l’illustration des sujets botaniques reflétait également un intérêt scientifique, comme en témoignent certaines œuvres de Léonard de Vinci.

34 variétés de citrons et 115 de poires
Représentant des fleurs et des fruits rares, jusqu’alors inconnus en Italie, un des éléments principaux de l’exposition – l’ensemble des illustrations de Jacopo
Ligozzi (1547-1626), artiste lié à François Ier –, provient pour la plupart du Cabinet des dessins et des estampes de Florence. Au cours de la deuxième moitié du XVIe siècle, l’intérêt croissant pour la botanique dans l’entourage de la famille des Médicis a été illustré par des pierres dures, des soies brodées, des ornements pour des cérémonies sacrées ainsi que par les célèbres lunettes du Flamand Giusto Utens qui, sur commande de Ferdinand Ier, a peint les villas et jardins des Médicis. De même, l’Allemand Daniel Froeschl (1563-1613) a représenté les fleurs appartenant à Ferdinand Ier, parmi lesquelles le tournesol. Importé du Pérou et introduit en Toscane au XVIe siècle, on le trouve également représenté vu de dos, une première certainement dans l’histoire de l’illustration botanique. Le XVIIe siècle voit naître deux interprètes d’exception : d’une part, Giovanna Garzoni (1600-1670), dont les compositions de fleurs, fruits et légumes (certaines étant très rarement visibles car elles appartiennent à des collections italiennes privées) répondaient au goût de Ferdinand II pour la nature morte, et d’autre part, Bartolomeo Bimbi (1648-1729), lié à Cosme III, dont sont exposés les grands inventaires comportant les diverses espèces de fleurs et de fruits (34 variétés de citrons et 115 de poires) et autres tératologies (étude des anomalies et monstruosités) végétales.

- La fLoraison de florence. L’Art botanique chez les MÉdicis, jusqu’au 27 mai, National Gallery, 6th Street and Constitution Avenue, Washington, tél. 1 202 737 4215, tlj 10h-17h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°147 du 19 avril 2002, avec le titre suivant : C’est le bouquet !

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