Mécénat - Le goût du patrimoine

La Fondation du patrimoine met en place un nouveau fonds en faveur de la formation des jeunes

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 26 mars 2013 - 472 mots

PARIS - Fin 2010, la Fondation du patrimoine avait créé un « fonds national pour l’insertion et la transmission des savoir-faire ». L’expérience s’était révélée positive avec, aux termes de deux années d’activité, 138 projets menés dans 23 régions.

Chef de projet du secteur « valorisation des métiers du patrimoine » au sein de l’institution, Katherine El Okbi, constatait néanmoins que « le fonds profitait beaucoup plus aux dossiers d’insertion, souvent portés par des associations et destinés aux chômeurs qui souhaitent se réinsérer dans les métiers du patrimoine, et beaucoup moins aux dossiers de formation des jeunes ». Et d’ajouter : « nous avons souhaité que cette dernière catégorie, très différente de la première, monte en puissance ». D’où la subdivision de ce fonds en deux fonds distincts : l’un pour l’insertion par le patrimoine, doté de 1,2 million d’euros pour l’année 2013, et un autre, dévolu à la valorisation des métiers du patrimoine pour les jeunes de 14/15 ans qui souhaitent donc embrasser des métiers dans le domaine du bois, de la pierre, du bâti… Doté de 300 000 euros, ce dernier va être abondé par le mécénat.

Des affectations bien définies
La fondation Bettencourt Schueller s’est déjà engagée à verser 150 000 euros sur trois ans, tandis que d’autres mécènes se sont déclarés intéressés. Ce nouveau fonds doit servir à soutenir des projets comme le futur bac professionnel mis en place au CFA (centre de formation d’apprentis) de Blois, porté par l’État et la région. Il s’agit d’une formation de trois ans destinée à des jeunes dotés de CAP qui pourront se spécialiser dans les métiers du bois, de la pierre et de la construction, en s’ouvrant à l’ensemble des métiers du bâti, du charpentier au couvreur, pour maîtriser un chantier dans sa globalité. Ils pourront approfondir leur savoir-faire à travers des cours pour maîtriser la technique de l’épure, créer des maquettes, des œuvres en 3D… Ici, la Fondation du patrimoine devrait s’engager à hauteur de 15 000 euros – en effet, pour l’heure, la subvention est plafonnée à cette somme, ce qui est susceptible d’évoluer en fonction de l’accroissement du fonds. Le premier comité de sélection se réunit fin avril. Entre dix et vingt projets autour de la formation à des métiers du patrimoine devraient ainsi y être présentés. « D’ici à la fin de l’année, les demandes risquent d’exploser », souligne Katherine El Okbi. La Fondation du patrimoine promet aussi d’aider la création ou la reprise d’entreprise ; donner un coup de pouce aux jeunes qui s’installent, en les aidant à acquérir du matériel ou leur financer des cours complémentaires de gestion et de comptabilité. Enfin, comme le précise Katherine El Okbi, « nous avons également décidé de soutenir les entreprises qui acceptent de former les jeunes et font cet effort de transmission encore trop rare aujourd’hui ».

Légende photo

Nettoyage d'une fresque en restauration. © Fondation du Patrimoine.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°388 du 29 mars 2013, avec le titre suivant : Mécénat - Le goût du patrimoine

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