Bruxelles (Belgique)

Xavier Noiret-Thomé cannibale

Centrale for Contemporary Art - Jusqu’au 17 janvier 2021

Par Pauline Vidal · L'ŒIL

Le 23 septembre 2020 - 303 mots

Autant ou plus qu’un iconoclaste, l’artiste quarantenaire Xavier Noiret-Thomé est un iconophile.

C’est un amoureux des images, un amoureux de la peinture et des peintres, comme l’illustre son travail sur les cartes postales qu’il achète dans les musées et sur lesquelles il laisse son imagination et sa main dériver en toute liberté. « C’est une manière de m’approprier ces images », confie l’artiste qui regarde aussi bien du côté de Van Gogh et de Picabia que de Matisse, d’Ensor et de Van Eyck. Et cette dimension cannibale de son travail est peut-être ce qui apparaît le plus clairement dans l’exposition que lui consacre la Centrale for Contemporary Art. C’est aussi ce qui est le plus touchant et le plus intéressant dans cette proposition. Le parcours thématique en cinq sections se veut un cheminement mental autant que physique. Les toiles présentées sont toutes des productions récentes ou nouvelles. Dès le premier espace, ce que l’artiste nomme ses « méta-peintures » font signe vers l’acte même de peindre. Les couleurs explosent, tandis que les mains et les pinceaux envahissent les toiles. Un grand monochrome argenté dont le motif évoque une toile d’araignée fait face à une spirale à l’allure psychédélique qui aspire inexorablement le regard du spectateur. « La peinture est une illusion et un piège à regard », souligne Noiret-Thomé. Le parcours se poursuit, faisant alterner abstraction et figuration et illustrant la jubilation d’un artiste qui se plaît à combiner diverses techniques, de l’huile à l’aérosol en passant par l’encre et l’acrylique. Né en France mais installé en Belgique, Xavier Noiret-Thomé revendique un certain héritage belge dans sa manière de ne pas se prendre au sérieux tout en prenant la peinture très au sérieux. De bout en bout du parcours, un dialogue est engagé avec les sculptures de l’artiste invité, Henk Visch, mais sans apporter de véritables points de tension.

« Panorama »,
Centrale for Contemporary Art, place Sainte-Catherine, 44, Bruxelles (Belgique), www.centrale.brussels

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°737 du 1 octobre 2020, avec le titre suivant : Xavier Noiret-Thomé cannibale

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