« Si l’on veut faire un parallèle, on peut dire que Bernard Van Orley est en quelque sorte le Rubens du XVIe siècle.
Artiste de cour par excellence, il est le peintre le plus demandé de Bruxelles à l’époque et celui qui a révolutionné l’art flamand en le faisant entrer dans la Renaissance », avance Véronique Bücken. L’objectif de la commissaire de la toute première monographie de cet artiste clé est donc simple, mais terriblement ambitieux : « rendre à Van Orley la place de premier ordre qu’il avait en son temps ». Un challenge, car la notoriété du maître a depuis nettement décliné, son œuvre n’étant plus connu aujourd’hui que par les spécialistes et le petit cercle des amateurs de peinture ancienne. Gageons que cette rétrospective d’envergure changera la donne. Pour remplir cette tâche, les commissaires ont en tout cas mis toutes les chances de leur côté en accomplissant un travail titanesque, via un programme de recherche initié en 2006 ! Il a ainsi fallu plus de dix ans pour remettre complètement à jour les connaissances sur l’artiste et ses commanditaires, passer au crible sa biographie, analyser sa production et ses collaborations, revoir quelques attributions, localiser certaines pièces et obtenir le prêt des œuvres. Un travail rigoureux et généreux dont le résultat se voit très concrètement dans le copieux catalogue, mais surtout sur les cimaises où se déploient une centaine de tableaux, dessins et tapisseries. Une réunion exceptionnelle à ne rater sous aucun prétexte.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°722 du 1 avril 2019, avec le titre suivant : Van Orley enfin en tête d’affiche
