États-Unis - Biennale

Une œuvre subrepticement pro-palestinienne à la Biennale de Whitney

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 18 mars 2024 - 412 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Le musée ne se serait pas aperçu qu’une installation révèle les mots « Free Palestine ». Il décide de ne pas la retirer.

Demian DinéYazhi’, We must stop imaging apocalypse/genocide + we must imagine liberation, 2024. © D. DinéYazhi / Withney Biennale
Demian DinéYazhi’, We must stop imaging apocalypse/genocide + we must imagine liberation, 2024.
© D. DinéYazhi / Withney Biennale

Lors de la 81e édition de la Biennale de Whitney, l’artiste et activiste amérindien Demian DinéYazhi’ (né en 1983) expose une installation intitulée We must stop imagining apocalypse/genocide + we must imagine liberation (« Nous devons arrêter d’imaginer l’apocalypse/le génocide + nous devons imaginer la libération »). Mercredi 13 mars, les responsables du Whitney Museum of American Art ont déclaré ne pas s’être aperçus que certaines lettres clignotantes en néon révélaient aussi le message « Free Palestine » (« Libérez la Palestine »), mais que cette découverte ne changeait en rien leur décision d’exposer l’œuvre à la biennale d’art contemporain, qui ouvre ses portes le 20 mars 2024.

L’installation se réfère au titre d’une poésie, inspirée par les mouvements de résistance amérindiens, de l’activiste navajo Klee Benally, ami de l’artiste récemment décédé. L’installation de Demian DinéYazhi’ représente ces deux phrases en grandes lettres lumineuses, placées devant les fenêtres du musée pour pouvoir être visibles depuis la rue. Mais les lumières clignotantes épellent également les mots « Free Palestine », message que l’artiste décrit comme étant la signification profonde de son œuvre. 

Les responsables du musée précisent que ce message n’était initialement pas présent dans l’œuvre. L’installation aurait en effet été réalisée avant le conflit israélo-palestinien. Lorsque l’œuvre est arrivée pour l’exposition, les conservateurs du musée expliquent avoir pensé que les néons clignotants attiraient l’attention sur des mots tels que « génocide » ou « libération ». Le message a ensuite été relevé par Annie Armstrong, rédactrice pour Artnet News.

Angela Montefinise, responsable de la communication du musée, confirme qu’il n’est pas prévu de modifier ou de retirer l’œuvre de l’exposition, rappelant que « la Biennale est depuis longtemps un lieu où les artistes contemporains abordent des sujets d’actualité » et que « le Whitney Museum s’est engagé à être un espace pour les positions des artistes ».

La 81e édition de la Biennale de Whitney se déroule du 20 mars au 11 août 2024. Intitulée « Even  Better Than the Real Thing » (« Même mieux que la chose vraie »), elle réunit soixante et onze artistes et collectifs autour de la notion de « présent », les invitant à réfléchir et à susciter des discussions sur les problématiques actuelles. L’exposition est organisée par les conservatrices Chrissie Iles et Meg Onli, en collaboration avec Min Sun Jeon et Beatriz Cifuentes.
 

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